Live Report : Watain – Secret Location

Pour célébrer la sortie de The Agony & Ecstasy of Watain, leur septième album, les suédois ont fait les choses en grand. Watain, en partenariat avec le Hellfest et ARTE Concerts, ont réservé un lieu secret, uniquement connu par quelques initiés, en région parisienne. J’ai eu la chance d’assister à cette messe noire, qui se tenait dans un lieu atypique, Les Chaudronneries de Montreuil.

Après avoir attendu en compagnie des fidèles, arborant patchs et t-shirts à l’effigie de Watain, l’ouverture des portes se fait dans le calme, et nous découvrons une scène digne d’un temple dédié aux forces obscures. Le logo du groupe y figure évidemment en grand nombre, et quelques bougies sont allumées par des membres du staff. L’ambiance sonore est mystique, et elle se renforce au fur et à mesure, jusqu’à ce que l’annonce du début du concert soit faite devant une foule assez compacte. Nous devons être un peu plus d’une centaine à assister à l’entrée en scène d’E. Forcas (batterie), suivi par Pelle Forsberg (guitare), A. Lillo (basse) et H. Eriksson (guitare) qui s’installent face à nous avant qu’Erik Danielsson (chant) n’enflamme les deux fourches qui entourent la batterie.

Dès que le frontman prend place derrière son pied de micro, les enfers s’ouvrent et le son massif du Black Metal des Suédois nous frappe de plein fouet. Les premiers rangs headbanguent immédiatement en compagnie des musiciens sous les vociférations viscérales du vocaliste, qui semble littéralement possédé par sa musique sombre. Sans aucune transition, les deux premiers morceaux de la setlist s’enchaînent sans nous laisser le temps de respirer, alimentant le chaos ambiant et pourtant assez mélodieux sur la célèbre Malfeitor. “Ladies and gentlemen of Paris, France! Children of technology and viewers of the world!” lâche le frontman avant de nous présenter l’un des nouveaux titres de son prochain album, The Agony & Ecstasy of Watain. Très bien accueilli par le public, qui est de plus en plus motivé par le son du groupe, ce nouveau morceau s’intègre parfaitement dans la setlist, qui pioche habilement dans toute leur sombre discographie. Les artifices habituels de Watain font leur effet auprès des spectateurs, que ce soit les rituels silencieux d’Erik et son athamé pendant ou entre les morceaux, la fumée, les braseros supplémentaires régulièrement allumés avec le chanteur joue, ou même le fameux sang qu’il décrit comme “the greatest gift” qu’il jettera au début de The Serpent’s Chalice, le dernier morceau. A peine une heure de show, à l’issue duquel les musiciens partiront de scène, laissant le frontman nous distribuer quelques bougies encore allumées.

Setlist: Intro (sur bande) – Death’s Cold Dark – Malfeitor – The Howling – Black Flames March – Reaping Death – Serimosa – Ecstasies in Night Infinite – Stellarvore – The Serpent’s Chalice – Outro (sur bande)

Les portes s’ouvrent à nouveau, et les musiciens restent pour discuter ou signer quelques objets apportés par les fans, qui semblent avoir épuisé le stock de bière de la brasserie locale. Un moment d’échange, qui fait suite à une intensité croissante jusqu’à son point culminant.

Un concert de Watain est toujours une expérience aussi étrange qu’impressionnante, et le concert de ce soir ne déroge pas à la règle. Neuf titres, soit une heure pendant laquelle les suédois nous ont une fois de plus prouvé qu’ils maîtrisent leur art sombre à la perfection, tout en présentant quelques nouveaux titres qui trouvent naturellement leur place parmi les anciennes compositions. Longue vie à Watain.

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