Battlelore revient après plus de dix années d’absence.
Créé en 1999 en Finlande, le groupe composé de Jyri « Moredhel » Vahvanen (guitare, Byron, Fimir, ex-Church of Void, ex-Horna), Henri Vahvanen (batterie), Maria Honkanen (claviers/flûte), Kaisa Jouhki (chant), Jussi Rautio (guitare, Jonne, Oceanwake), Timo Honkanen (basse, Dark Elite) et Tomi Mykkänen (chant, Evemaster) nous offre six albums avant de prendre une pause en 2011. Le groupe revient en 2016, puis annonce The Return Of The Shadow pour 2022, chez Napalm Records.
L’album débute avec Minas Morgul, une composition épique aux riffs efficaces qui nous font immédiatement replonger dans l’univers accrocheur du groupe. Les claviers majestueux nous enveloppent avant de laisser les vocalistes placer chant, cris et choeurs dans cette base motivante, tout comme sur Chambers of Fire et son ambiance plus sombre mais tout aussi entraînante. Le titre est très contracté entre les hurlements guerriers et les parties plus douces, alors que les influences Symphoniques et mélodieuses refont leur apparition sur l’entêtante Orcrist, une composition qui reste assez brute par moments tout en nous inondant avec sa douceur apaisante. Une voix samplée vient nous aider à comprendre l’histoire dans laquelle nous évoluons, puis le groupe reprend sa charge qui nous mène à Homecoming, un morceau assez lancinant mais très entêtant. Le groupe place cette dualité vocale sur le son motivant de la rythmique, puis Elvenking nous fera plonger à nouveau dans une atmosphère sombre et parfois un peu groovy. Les deux voix nous bercent et nous envoûtent facilement tout en nous exposant à cette réalité plus brute, alors que le son devient plus agressif pour Firekeeper, un titre qui se montre également très contrasté entre la rythmique imposante et les parties plus douces mais inquiétantes. Le morceau se termine avec des leads aériens et des parties vocales pesantes avant de laisser Mirrormere placer des influences plus Prog et complexes dans cette base épique. Les leads perçants savent laisser place aux voix, puis le groupe nous mène à la sombre True Dragons et ses riffs pesants qui retranscrivent parfaitement l’atmosphère mi-épique, mi-tragique. L’album prend fin avec Shadow of the East, une composition qui se montre dissonante mais pourtant aussi très imposante et majestueuse, avant de mourir dans une dernière mélopée.
Mais les Finlandais n’en ont pas fini avec nous, puisqu’il leur reste trois titres, composés peu après leur pause, et qui sont annoncés comme assez différents du reste, le Lost Lands EP. En effet, Avathar nous le montre rapidement avec ces sonorités claires qui contrastent énormément avec les parties plus brutes comme le chant rocailleux, ainsi que les moments où les deux univers se rencontrent. Le son contrasté se dévoile à nouveau avec Caves of the Forgotten, un titre assez doux et accrocheur, qui se renforcera sur la dernière partie pour nous offrir une intensité prenante, juste avant de nous laisser avec Isenmouthe, le dernier titre, qui place les influences Power Metal en avant dans cette rythmique surmontée par des hurlements guerriers. Le titre saura également placer des éléments plus accrocheurs ou nous dévoiler une quiétude entêtante, puis il prendra fin sur ces sonorités solides.
L’absence de Battlelore a été remarquée, et son retour le sera tout autant. Le groupe a conservé les mêmes racines pour la création de The Return Of The Shadow, un album épique qui sait dévoiler des nuances sombres lorsque l’événement le nécessite.
90/100