Review 1211 : Lord Belial – Rapture

Lord Belial renaît de ses cendres.

Créé en Suède en 1992, le groupe sort huit albums avant sa première séparation en 2009. Quelques tentatives de renaissance seront faites, mais c’est en 2020 que Thomas Backelin (guitare/chant, ex-Death Tyrant), Niclas Pepa Green (guitare, Vassago, ex-Sacramentum) et Micke Backelin (batterie, Vassago), trois des quatre fondateurs, se réunissent et travaillent sur Rapture, le neuvième album du groupe, qui sort en 2022 chez Hammerheart Records.

On retrouve Andy LaRocque (King Diamond) à l’enregistrement, le mix et le mastering, ainsi que Mike Hrubovcak (Cenotaph, Coffins, Cephalotripsy, Monstrosity, Pathology, Sinister…) pour l’artwork.

L’album débute en trombe avec Legion, un titre abrasif qui laisse le groupe retourner à ses racines aussi brutes et violentes que ses mélodies enflammées surmontées de hurlements dévastateurs. Les riffs sont agressifs au possible, proposant des tonalités morbides tout comme sur On a Throne of Souls et ses influences déchirantes qui donnent aux leads des sonorités flamboyantes. Le groupe nous prouve que son retour se fait dans les règles de l’art avec des parties très accrocheuses, laissant la rage s’exprimer avant que Rapture of Belial ne nous offre une introduction étouffante. Les sonorités inquiétantes de ce morceau nous plongent dans une noirceur imposante, complétée par des leads épiques et une atmosphère majestueuse, puis Destruction nous envoûte avec son aura sombre et ses tonalités très pesantes. Les leads savent également se montrer dissonants avant que la mélancolique Belie all Gods ne nous présente un son imposant et étouffant. Les choeurs, complétés par une dissonance étouffante, dévoilent des racines malsaines qui sont complétées par des éléments plus agressifs, mais la quiétude aérienne du titre nous envoûte lentement, laissant la rage renaître sur la martiale Evil Incarnate. Le titre reste très solide tout en proposant des influences Death Metal dans ses parties les plus brutes, mais les racines oppressantes refont rapidement surface, tout comme sur Lux Luciferi et ses harmoniques dissonantes. Le titre nous propose des mélodies planantes et une base très brute, et la mélancolie sera également à l’œuvre, tout comme sur l’introduction d’Infinite Darkness and Death, un titre assez long qui laisse au groupe le temps de placer des éléments agressifs. Le contraste est intéressant, proposant également des voix calmes en arrière-plan et des parties lentes, des riffs épiques qui finiront par s’éteindre en laissant Alpha and Omega nous offrir ses riffs lancinants. Le titre laisse évidemment la rage viscérale se mêler à cet univers apaisant et sombre, puis Lamentations vient clore l’album avec une douceur imposante, qui se transformera peu à peu en un son majestueux et pesant, accompagné de chœurs mystiques.

Leur absence s’est fait sentir au sein de la scène Black Metal, mais le retour de Lord Belial est une excellente chose. Les mélodies et orchestrations de Rapture font de cet album un indispensable de l’année 2022 et de la discographie du groupe, qui s’enrichit de titres démentiels.

95/100

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