Review 1240 : Khold – Svartsyn

Khold est sorti du silence.

Huit ans après leur dernier album, le groupe norvégien créé en 2000 et composé de Gard (guitare/chant, Tulus), Rinn (guitare, ex-Ancient Reign), Sarke (batterie, Sarke, Tulus) et Crowbel (basse, Minas, Funeral, Tulus, ex-Sarke) nous dévoile Svartsyn, son septième album, chez Soulseller Records.

Les racines du Black Metal norvégien s’expriment immédiatement sur la glaciale Apostel, une composition très brute et abrasive qui sait se montrer pesante sur les refrains tout en offrant aux parties vocales une dimension mystique oppressante. On sent également quelques influences Industrial dans cette noirceur, qui laisse place à l’accrocheuse Ødslet Blod et à sa lourdeur mélodieuse. Le groupe dévoile une sorte de groove malsain combiné à des harmoniques entêtantes, puis c’est la dissonance que les musiciens nous offrent avec Evig. La composition est assez lancinante, mais elle se montre parfois énergiques tout en restant imposante, puis Skarpretter vient placer des éléments Black’n’Roll dans ce mélange qui propose des pointes de technicité hypnotiques. Le titre sera soudainement brisé net par une déferlante Old School qui nous mène jusqu’à Helligdom Av Døde et sa mélancolie sombre, laissant les harmoniques dissonantes et étouffées emplir l’air. L’ambiance est assez menaçante, mais la longue composition reste très mystérieuse, ne dévoilant qu’un court moment de lourdeur martiale avant de renouer avec la dissonance, puis Manngard revient dans cette vague de sonorités sombres et plus brutes. Le morceau reste ancré dans ces sonorités malsaines et abrasives, puis Dystopi fera à nouveau ralentir la rythmique, permettant au groupe d’alimenter ce son oppressant. Une fois de plus, le tempo assez lent rend le titre aussi accessible que martial, alors que I Demonens Bok use à nouveau de racines Black’n’Roll accrocheuses et groovy. La basse fera un travail incroyable pour tenir la rythmique pendant que les guitares s’accordent à jouer avec la dissonance, tout comme sur Villvandre qui relie les deux parties de l’univers du groupe pour nous proposer une froideur entraînante. L’album prend fin avec Bryt i Udåd Ut, une dernière composition légèrement plus douce mais aussi expérimentale qui proposera un son lent agrémenté de quelques influences Prog.

Khold a beau avoir été absent de la scène pendant huit ans, leur présence n’a pas été oubliée. Avec Svartsyn, le groupe nous dévoile un mélange oppressant qui lie lenteur, sonorités Old School, influences Black’n’Roll et tonalités lancinantes froides pour un résultat accrocheur.

90/100

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