Il est temps pour Grigorien de sortir son premier album.
Créé en 2006 au Danemark par Benedictus (guitare/basse, Ligfaerd, Witchcult) et Spedalsk (chant, Witchcult), le groupe sort trois démos et un split avec Ligfaerd avant de recruter Geistaz (batterie) en 2016. Le trio annonce la sortie de Magtens Evangelium en 2022, chez Signal Rex.
La mystérieuse et courte De 9 Chor débute cet album, qui se pare rapidement de sa noirceur avec Skammens Æt et ses hurlements viscéraux. La rythmique massive et rapide nourrit en permanence l’oppression avec des racines Old School avant de laisser place aux choeurs fantomatiques de Boedsgang og Blodig Hoste, le titre suivant, qui ne mettra pas longtemps avant de ramener les riffs agressifs à la vie. L’ambiance malsaine du morceau se poursuit avec sa dissonance, puis Østens Hviide Slange nous replonge dans ces sonorités impies avec une introduction très sombre, mais également avec cette vague de rage brute aux leads tranchants. Le final plus lancinant nous conduit à Et Taarn til de Høyeste Himle, une composition plus calme sur le début, mais qui ne mettra pas longtemps à exploser pour nous vomir sa rage en plein visage, avant de nous laisser respirer avec Tiggere i Gyldne Pialter et son introduction mystique. Une fois de plus, elle finira par appeler les riffs abrasifs et effrénés du groupe qui ira piocher dans des patterns énergiques avant de confier les rênes de sa noirceur à Strafferens Psalmer et ses mélodies dévastatrices, surmontées des hurlements terrifiants. Af Kviksølv og Galdes Chor prend la suite avec la même recette qui nous autorise à respirer avant de nous inonder sous ses vagues d’agressivité impies inarrêtables et impénétrables, tout comme sur l’oppressante De Blindes Hyrde et ses harmoniques entêtantes qui révèlent des tonalités martiales. Syndens Slegtsbog reprend là où le titre précédent s’était arrêté en nous étouffant avec ses riffs glaciaux et ses différentes parties vocales, puis l’album prend fin avec Den Kaossymmetriske Liturgie, le dernier morceau, qui nous hypnotise avant de frapper à pleine puissance avec des riffs torturés.
La recette de Grigorien est simple : une introduction étouffée, puis des riffs ravageurs qui annihilent tout sur leur passage. Bien que Magtens Evangelium soit un peu court, il fera le bonheur des amateurs de Black Metal Old School et viscéral.
80/100