Hexis ne cesse jamais de tourner.
Depuis 2010, le groupe Danois mené par Filip Andersen (chant) a joué dans un nombre incroyable de pays. En 2022, Debemur Morti Productions annonce la sortie d’Aeternum, leur troisième album, avec Dalle Oldman à la guitare, Luca Mele à la basse et aux choeurs, ainsi que Felix Kothe à la batterie.
Letum, le premier morceau, nous place immédiatement au beau milieu d’un ouragan de noirceur aux influences Hardcore, Black Metal et Post-Hardcore. La dissonance abrasive reste brute tout en proposant des tonalités planantes, et elle ralentira avant de laisser place à Divinitas, une composition plus oppressante que la précédente qui ne délaisse pas les riffs pesants et lancinants. Le groupe invite la soprano Marietheres Schneider à les rejoindre pour donner à la macabre et longue Exhaurire un break majestueux après que la désolation ne nous ait étouffés, puis Interitus propose des riffs très directs pour faire de cette courte composition un véritable champ de bataille. Le chaos cesse brièvement, puis Tacet nous offre de nouveaux riffs sombres et pesants pour alimenter l’ambiance du plus court titre de l’album avant qu’Accipis ne prenne la suite avec un groove malsain. Le titre est rapidement accrocheur, laissant hurlements et choeurs nous maltraiter pendant que la rythmique lancinante progresse jusqu’à ce final effrayant qui nous mène à Nunquam et son agressivité entêtante. Les riffs dissonants et les cris incessants nous capturent dans leur courte litanie oppressante avant que Vulnera ne développe des sonorités aériennes plus apaisantes. Si l’introduction reste assez calme, l’arrivée des percussions lentes et des hurlements cauchemardesques lui donneront une autre saveur, laissant le tempo accélérer légèrement après la moitié du titre pour finalement laisser place à un final inquiétant. Captivus se montre légèrement plus énergique et dévoile des riffs plus rapides qui s’allient aux parties vocales sauvages, puis Memento prend la suite après un léger moment de silence. Le titre est construit avec une recette similaire au précédent, proposant quelques accélérations agressives qui vont de paire avec cette ambiance sombre et saturée avant de laisser place à Amissus et son introduction mélodieuse. Mais les sonorités douces ne dureront pas, puisqu’elles seront écrasées par ce chaos rampant et régulier qui nous martèle sans compromis, ne cessant que pour passer le relais à Aeternum, le titre éponyme qui vient clore l’album dans des tonalités instrumentales inquiétantes, mystérieuses et ambiantes.
Hexis joue avec le chaos comme s’il l’avait créé. Je ne connaissais le groupe que de réputation jusqu’à aujourd’hui, mais je dois avouer qu’avec Aeternum, les infatigables musiciens m’ont surpris et écrasé avec ce mélange infernal et incessant de saturation.
85/100