Review 1345 : Sigh – Shiki

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La folie de Sigh parle à nouveau.

Depuis 1990 (voir 1989 sous le nom Ultra Death), Mirai Kawashima (chant/claviers/flûte traditionnelle, ex-Cut Throat, ex-Necrophagia), accompagné par Satoshi Fujinami (basse) et Dr. Mikannibal (chant/saxophone) propose un son… unique, basé sur des racines Black Metal. En 2022, le groupe annonce la sortie de Shiki, son treizième opus, chez Peaceville Records.

Le groupe a été aidé par Frédéric Leclercq (Kreator, Amahiru, Loudblast, Sinsaenum, ex-DragonForce…) pour la guitare, et par Mike Heller (Fear Factory, Amahiru, Malignancy, ex-System Divide) pour la batterie.

Kuroi Inori nous ouvre les portes de cet album, qui débutera réellement avec Kuroi Kage, un titre mystérieux qui laisse les claviers nous fasciner avant que les hurlements ne prennent vie pour apporter cette dimension dérangeante. Le son devient de plus en plus oppressant, et même lors de ce passage majestueux on sent la noirceur qui rôde tout près, mais également dans les parties aux influences Folk avant que le son lancinant de Shoujahitsumetsu ne nous enveloppe dans ce voile de douceur, rapidement déchiré par une rage brute et un blast ravageur. Le chant est également plus torturé, mais on sent des influences épiques dans ces leads endiablés qui collent parfaitement à la fureur qui laissera finalement Shikabane présenter des influences Heavy Metal solides qui s’allieront à merveille avec la noirceur aérienne et les sonorités inquiétantes. La touche Progressive et avant gardiste est toujours présente pour proposer des passages travaillés, qu’ils soient violents, aériens ou inquiétants comme ces choeurs, puis Satsui – Geshi No Ato vient nous proposer une rythmique accrocheuse sur laquelle des hurlements incontrôlables rivalisent avec un chant mystique tout en conservant ce son unique aux influences asiatiques. On retrouvera également des passages très doux comme ce long final, puis Fuyu Ga Kuru nous place au beau milieu de ce contraste sonore abrasif, qui dévoile une étendue vocale impressionnante aussi agressive qu’envoûtante avant que la rythmique ne reprenne le dessus. La partie finale nous conduit à Shouku, une composition que je qualifierai de plus traditionnelle tout en restant ancrée dans cette noirceur dévastatrice aux éclats de folie qui passent surtout par des claviers et des leads aériens ou par ce final étrange, puis la courte Kuroi Kagami nous offre un moment de répit sous un orage. Nous rencontrons une rythmique simple accompagnée d’une voix, puis Mayonaka No Kaii, le premier titre dévoilé pour présenter l’album, vient nous envoûter avant de nous frapper avec sa saturation agressive. Le contraste apaisant entre les deux univers est parfaitement géré, nous faisant naviguer entre les deux extrêmes, puis Touji No Asa vient clore cet opus avec des sonorités Folk traditionnelles qui nous rappellent bien évidemment les tonalités de l’introduction. Puis le néant nous capture.

Sigh reste fidèle à ses idéaux en proposant un travail de qualité qui n’est pas à mettre entre toutes les mains. En effet, Shiki est fou, aussi contrôlé qu’incontrôlable et aussi sombre qu’envoûteur, l’album pioche aussi bien dans les racines du Black Metal que dans la complexité inattendue. Une fois de plus, c’est un chef d’œuvre.

95/100

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