Review 1395 : Firtan – Marter

Firtan revient.

Créé en 2010 en Allemagne, le groupe composé de Phillip Thienger (chant/guitare/claviers, ex-Anwar), Oliver König (basse/chant, Finsther Thron, Maersung, Finsterforst en live), David Kempf (batterie, Profanity, Algetic, ex-Zerfall) et Chris S. (guitare, ex-Ichorid) annonce la sortie de Marter, son troisième album, chez AOP Records.

L’album débute avec la mélancolie abrasive de Fadir, rapidement complétée par des hurlements massifs et bruts. Le tempo effréné rend le titre agressif et très direct, avec notamment ces parties vocales aux inspirations Pagan suivies de blast, d’harmoniques entêtantes et de cris viscéraux intenses, mais on remarque également quelques parties plus douces comme le break ou le final mélodieux qui nous mène à Amor Fati et son introduction envoûtante, rattrapée par la saturation et les hurlements furieux. Les claviers envoûtants et les guitares claires apportent ce contraste à la rage brute, créant une dualité saisissante au sein de ce long titre qui sait également laisser les rênes à un blast ravageur avant de s’apaiser pour le final, mais Labsal fera s’embraser la rythmique à nouveau. Le vocaliste laisse la fureur la plus brute du poète allemand Hugo Ball s’exprimer avant que les riffs saturés ne disparaissent au profit d’un doux break mélodieux et envoûteur, puis la rythmique finit par exploser avant de laisser place à Lethe, un titre au son plus sombre. On ressent également cette noirceur dans les interventions vocales de ce morceau dissonant, parfois lancinant ou entêtant mais toujours oppressant qui laissera place à Parhelia et son introduction mystérieuse suivie par un sample vocal en allemand, puis par des mélodies mystiques. Le titre saura laisser la rage sombre et viscérale parler, mais il reste ancré dans ces sonorités aériennes et mélancoliques avant que l’atmosphère ne s’apaise avec Odem, une composition mélodieuse surmontée par des hurlements sauvages. L’ambiance reste ancrée dans cette dualité entre la douceur et la violence avant de laisser place au silence qui nous conduit à Menetekel et ses racines Old School. Le morceau profitera d’une dissonance brute, mais également d’orchestrations apaisantes pour laisser les différentes parties vocales créer une diversité intéressante tout en conservant les influences Pagan épiques avant la douce outro qui sera brisée par Peraht, la dernière composition, qui reste dans les sonorités Old School dissonantes tout en créant une vague de fureur brute et inattendue. Les chœurs renforcent cette atmosphère imposante et agressive qui finira par mourir dans la douceur de ce final apaisant.

L’univers de Firtan est fait d’un somptueux contraste entre Black Metal Old School, influences Pagan majestueuses et hurlements bruts, créant une véritable tornade viscérale mélodieuse, intense et agressive qui se canalise en une heure sur Marter, leur dernière oeuvre en date. Impossible de ne pas être conquis.

95/100

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