Live Report : Moonspell + Insomnium + Borknagar + Wolfheart + Hinayana

Après l’Enfer, c’est l’Hiver que s’apprête à vivre l’Elysée Montmartre. La cause de ce brusque changement de température ? L’Ultima Ratio Fest a choisi la mythique salle parisienne pour son premier arrêt français grâce à Garmonbozia Inc.. Au programme, les mélodies envoûtantes d’Hinayana, Wolfheart et Borknagar, suivies par les deux têtes d’affiche, Insomnium et Moonspell. Une fois de plus, les portes ouvrent tôt pour permettre à tous les groupes de jouer un maximum de compositions.

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A peine les premiers spectateurs rentrés, Hinayana monte sur scène pour nous déverser son Doom/Death Mélodique envoûtant. Leur son froid des riffs de Matt Bius (basse) et Erik Shtaygrud (guitare) portés par le chant massif de Casey Hurd (chant/guitare) accompagné des frappes de Joonas Kauppinen (batterie) et des nappes de clavier de Michael Anstice (claviers) a tôt fait de conquérir les premiers rangs qui commencent à se garnir, laissant sonorités lancinantes jouer avec la lourdeur. Les musiciens enchaînent les titres sans un mot, mais leur temps de jeu est très court, et avec des remerciements que les américains nous sortiront de cette torpeur intense qui aura à peine duré une demie-heure.

Setlist: Death of the Cosmic – Cold Conception – In Sacred Delusion – Pitch Black Noise

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La froideur sévira à nouveau lorsque Wolfheart entrera sur scène devant une fosse qui peine à grossir. Je vais être honnête, les hurlements puissants de Tuomas Saukkonen (chant/guitare) combinés à la rythmique massive et aux choeurs de Lauri Silvonen (basse/choeurs) et Vagelis Karzis (guitare/choeurs) et à la batterie ravageuse de Joonas Kauppinen (batterie) m’avaient manqués, et c’est un plaisir de retrouver le quartet finlandais sur scène. Les nouveaux morceaux et la voix claire du guitariste passent parfaitement la barrière du live, mais le groupe pioche également dans ses précédentes sorties, comme avec la surpuissante Aeon of Cold, qui restera l’un de mes morceaux favoris en plus d’être une composition redoutable en live. “It feels surreal to see you on a monday night!” lâche le bassiste avant que le dernier titre ne frappe, offrant même un petit circle pit avant des applaudissements plus que mérités.

Setlist: Skyforger – The King – The Hunt – Aeon of Cold – Knell – Breakwater – Routa Pt. 2

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Changement d’ambiance pour redécouvrir les mélodies de Borknagar et son univers ancré dans un mélange fascinant et teinté d’accents Prog et Folk. L’incroyable voix d’ICS Vortex (basse/chant) combinée à celle de Lars Nedland (claviers/chant) donne aux riffs d’Øystein G. Brun (guitare), Bjørn Dugstad Rønnow (batterie) et Jostein Thomassen (guitare) une toute autre dimension, que ce soit dans les parties les plus vives et agressives ou au contraire lors des accalmies planantes, et le groupe sait parfaitement en tirer parti pour capturer l’attention de l’intégralité de l’assemblée. Les musiciens enchaînent les morceaux, nous faisant contempler leur noirceur glaciale avant de nous remercier rapidement de notre présence avec un petit “Vive la France” de la part du frontman, puis la tempête reprend de plus belle. On notera une performance dantesque sur The Rhymes of the Mountain et ses harmoniques planantes, une douceur incroyable sur Voices, mais aussi et surtout un final massif avec Winter Thrice, qui prouve une fois de plus que les deux vocalistes savent parfaitement se compléter pour refermer le show de la plus belle des manières.

Setlist: The Fire That Burns – Frostrite – The Rhymes of the Mountain – Up North – Voices – Colossus – Winter Thrice

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La soirée se poursuit avec l’arrivée d’Insomnium sur scène, et c’est avec facilité que le groupe va nous faire entrer dans son univers aussi mélodieux et contemplatif que travaillé, mené par la voix puissante de Niilo Sevänen (chant/basse). Les harmoniques de Nick Cordle (guitare) combinées à la voix claire de Jani Liimatainen (guitare/chant) créent un contraste assez imposant avec les parties les plus violentes soutenues par les frappes de Markus Hirvonen (batterie), mais chaque passage reste extrêmement cohérent avec le suivant, faisant du show des finlandais un flux continu d’intensité ponctué de rage et de quiétude. A leur habitude, les musiciens reprennent rapidement leur souffle entre deux morceaux, nous remerciant de notre présence avant d’enchaîner et de parfois se réunir pour jouer à deux sous les yeux d’un public conquis. On observera quelques mouvements de foule lors des riffs les plus agressifs, mais l’ambiance sera plus propice au headbang frénétique qu’au mosh organisé sous ces lumières aveuglantes et efficaces, qui nous laissent parfois les visages souriants des quatre musiciens plutôt que leurs silhouettes. Il va sans dire que la salve d’applaudissements qu’ils reçoivent sera à la hauteur de leur prestation.

Setlist: Karelia (extrait) – Ephemeral – Valediction – Revelation – Down With the Sun – Mortal Share – And Bells They Toll – Pale Morning Star
Rappel: The Primeval Dark – While We Sleep – Heart Like a Grave

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Dernier groupe de la soirée, c’est Moonspell qui prend sobrement place sur la scène pour nous offrir une heure d’ambiance Gothique aux diverses influences. Et dès le coup d’envoi, les cinq musiciens vont nous offrir un show énergique à souhaits, que ce soit grâce à Fernando Ribeiro (chant) qui joue avec son pied de micro en arpentant la scène ou grâce à Aires Pereira (basse) qui harangue la foule en jouant au plus près des premiers rangs. A son habitude, Ricardo Amorim (guitare) headbangue sur sa position pendant que Pedro Paixão (claviers) et Hugo Ribeiro (batterie) s’appliquent sur leurs instruments, offrant une base solide aux riffs ainsi que des orchestrations majestueuses, mais on remarque aisément que la setlist se montre assez agressive. Les hurlements du vocaliste collent parfaitement à cette ambiance mélancolique entrecoupées de remerciements mais le groupe n’a pas dit son dernier mot. Le claviériste prendra une guitare pour venir nous offrir quelques leads perçants pendant que le chanteur s’agenouille au sol pour hurler, laissant une ambiance brumeuse nous envoûter de plus en plus tout en proposant un son brut. Le jeu de lumière va également de paire avec l’ambiance musicale, laissant même d’anciens titre refaire surface pour le plus grand bonheur des premières heures, puis ce sont les couleurs du Portugal, pays d’origine des musiciens, qui viendront compléter cette rage fédérative pour le duo final, Alma Mater et Full Moon Madness, qui sonnent comme le clou du spectacle pour beaucoup.

Setlist: The Greater Good – Extinct – Finisterra – In and Above Men – From Lowering Skies – Opium – Herr Spiegelmann – Breathe (Until We Are No More) – Apophthegmata – Mephisto – Alma Mater – Full Moon Madness

La soirée s’achève avec le fameux retour à la réalité. Le froid mordant des rues sombres de la capitale nous rappelle que les transports nous attendent, mais chacun des (peu nombreux) spectateurs a trouvé son favori. Que ce soit avec la mélancolie d’Hinayana, la froideur imposante de Wolfheart, les racines Pagan intenses de Borknagar, les mélodies envoûtantes d’Insomnium ou les sonorités Gothiques fédératrices de Moonspell, la soirée était parfaite de bout en bout. Je remercie à nouveau Garmonbozia Inc. pour l’organisation ainsi que le pass photo, et je vous préviens une dernière fois : il ne tient qu’à vous de remplir les salles.

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