Il est temps pour moi de revenir dans l’une des plus grandes et prestigieuses salles de la capitale française, le Zenith de Paris. Bien qu’habitué aux petites salles, je ne peux évidemment pas résister à l’appel d’Arch Enemy et Behemoth qui collaborent pour The European Siege 2022 tour, en compagnie de Carcass et Unto Others, deux premières parties de qualité !
L’entrée se fait tôt pour accueillir l’intégralité des spectateurs, et après une remise périlleuse du précieux bracelet média qui, selon la personne chargée des listes, permet d’entrer et de profiter de toute la soirée, je me retrouve à… chercher comment rentrer en étant baladé par la sécurité. Mais patience est mère de vertue, et je finis par trouver, non sans mal, le moyen de rejoindre mes camarades photographes dans le pit.
A l’heure dite, et après un peu de Disco, les lumières s’éteignent pour laisser le backdrop d’Unto Others trôner dans le fond. L’entrée des musiciens est assez sobre, puis lorsque le coup d’envoi est donné, les musiciens se retournent pour nous jouer un mélange de Rock Psychédélique et de Gothic/Doom pesant. S’il n’y a que peu de monde pour le moment, la foule observe attentivement le groupe, que ce soit Gabriel Franco (chant/guitare) immobile au centre avec ses lunettes de soleil, Sebastian Silva (guitare) qui n’hésite pas à se cabrer ou à virevolter en faisant voler sa longue chevelure tout en jouant, mais également Brandon Hill (basse) qui headbangue en permanence ou Colin Vranizan (batterie), légèrement caché par ses camarades. Les titres s’enchaînent, car le temps de jeu est compté, et les quelques passages plus énergiques plairont au public, mais le vocaliste s’autorisera une légère pause. “This is our second time playing in Paris, beautiful city!” lâche t il peu avant que leur demie-heure ne prenne fin, sous de timides applaudissements.
Setlist: Heroin – Give Me to the Night – No Children Laughing Now – Can You Hear the Rain – Nightfall – When Will God’s Work Be Done
Il est temps pour Carcass de prendre la suite après un très court changement de plateau, pour nous offrir un son beaucoup plus agressif. Jeff Walker (basse/chant) reste la plupart du temps assez immobile derrière son pied de micro, posant sa basse sur son genou pendant que Bill Steer (guitare) sautille en plaçant ses harmoniques tranchantes et que James ‘Nip’ Blackford (guitare) pose pour jouer ses parties. Les lumières changent très souvent de couleur, permettant d’éclairer les frappes chirurgicales de Daniel Wilding (batterie) qui matraque son kit en suivant les accélérations des morceaux. “Bonsoir Paris, comment allez-vous ?” lâchera le vocaliste entre deux titres, avant de s’avancer haranguer la fosse en lâchant quelques médiators. Il retournera assez rapidement à son poste pour hurler comme un démon possédé en grimaçant, laissant ses compères se mettre en avant lors des leads, mais une fois encore, le temps de jeu du groupe est assez court, et les mélodies répondent rapidement aux blasts groovy. Le groupe ira également piocher dans ses influences premières pour faire enfin remuer une fosse qui peine à arriver sur les derniers morceaux, avant de nous remercier sous une salve d’acclamations.
Setlist: Exhume to Consume – Buried Dreams – Kelly’s Meat Emporium – Incarnated Solvent Abuse – This Mortal Coil – Dance of Ixtab (Psychopomp & Circumstance March No. 1 in B) – The Scythe’s Remorseless Swing – Corporal Jigsore Quandary – Heartwork
Changement de décor et installation d’un drap blanc sur le devant de la scène pour laisser Behemoth s’installer, et nous offrir une introduction terrifiante en compagnie de Post-God Nirvana, l’introduction de leur excellent dernier album. Les musiciens en profitent et viennent caresser le drap, qui finira par tomber pour révéler les quatres musiciens qui ne perdent pas une seule seconde pour nous délivrer un show dantesque. Si les lumières jouent beaucoup dans cette scénique majestueuse et blasphématoire, le groupe a également prévu “quelques” jets de flammes, faisant réagir la fosse lorsque Nergal (chant/guitare), Orion (basse/chant) et Seth (guitare/chant) se mettent tous les trois à hurler, pendant qu’Inferno (batterie) maltraite ses fûts. Si le son est impeccable ce soir, laissant aux hurlements une touche brute qui les rends malsains et massifs, il n’est pas le seul à ravir le public parisien, car le frontman possède un arsenal visuel impressionnant, comme ce masque étrange qu’il revêtira dès le second morceau, ou encore du sang qu’il crachera au visage du premier rang, de l’encens, ainsi que sa fidèle tiare qu’il portera plus tard. Ses deux compères ne sont pas en reste, puisqu’ils se mettent régulièrement en avant, brandissant leurs instruments ou levant le poing pour haranguer la fosse. “It feels so good to be back! Everyone throw some horns! Join us!” hurle le vocaliste entre deux titres, qu’il fasse partie des nouveaux ou des plus anciens, comme la dévastatrice Conquer All, sur laquelle la fosse sera totalement déchaînée. Le set continue tout en fureur et en flammes, en fumée et en hurlements bestiaux, Nergal s’aventurera même au devant des barrières pour être plus proche de la foule, puis c’est Chant for Eschaton 2000 qui vient clore le set grandiose, ravageur et parfaitement dirigé des polonais qui nous laisseront avec des remerciements, des acclamations, toujours plus de flammes, et surtout un “Stay fucking true to yourself!” avant la partie finale écrasante.
Setlist: Post?God Nirvana (sur bande) – Ora Pro Nobis Lucifer – The Deathless Sun – Ov Fire and the Void – Thy Becoming Eternal – Conquer All – Daimonos – Bartzabel – Off to War! – No Sympathy for Fools – Blow Your Trumpets Gabriel – Versvs Christvs – Chant for Eschaton 2000
La scène change à nouveau de couleurs, mais se pare également d’un drap brandé “Pure Fucking Metal” pour annoncer l’arrivée d’Arch Enemy, qui ne perd pas une seule seconde pour nous montrer son énergie. Alissa White-Gluz (chant) arpente la scène en haranguant la fosse, nous incitant à chanter avec elle le premier morceau pendant que Michael Amott (guitare), Jeff Loomis (guitare) et Sharlee D’Angelo (basse) tiennent une rythmique solide sous les frappes de Daniel Erlandsson (batterie). les mélodies furieuses nous conduisent à War Eternal, une composition plus ancienne mais qui semble tout autant appréciée par un public qui recrachera ses premiers slammeurs. La chanteuse n’hésitera pas à inciter la fosse à la rejoindre dans sa furie pendant que les premières flammes apparaissent pour continuer de motiver les spectateurs. “Ca fait trois ans Paris… c’était trop long !” lâche la vocaliste avant que les deux guitaristes ne se rejoignent au centre pour lancer le titre suivant, déchaînant encore un peu plus le public. Alissa mentionnera bien évidemment la sortie du nouvel album entre les morceaux, et la setlist semble assez équilibrée, alternant les titres récents qui font leurs débuts en live ainsi que des morceaux plus anciens, comme l’écrasante My Apocalypse, sur laquelle Michael se placera au centre de la scène, juste avant que… je ne sois prié de quitter la salle par la sécurité.
Setlist: Deceiver, Deceiver – War Eternal – Ravenous – In the Eye of the Storm – House of Mirrors – My Apocalypse – The Watcher – The Eagle Flies Alone – Handshake With Hell – Sunset Over the Empire – As the Pages Burn – Snow Bound – Nemesis – Fields of Desolation
Pourquoi ? Car je n’ai pas de billet. Vous savez, celui dont je n’avais pas besoin à l’entrée, mais qui finit par me faire défaut un peu plus de quatre heures après ! Encore une affaire rondement menée.
Malgré ce fâcheux incident qui ne me permettra pas de vous conter entièrement la puissance avec laquelle Arch Enemy a mis le feu au Zenith, la prestation de Behemoth a mis tout le monde d’accord sur le statut du groupe, qui n’a rien à envier aux pointures de la scène. On notera également l’excellente et violente prestation de Carcass, précédée par une ambiance plus douce créée par Unto Others. Chapeau bas à tous les groupes, un grand merci à Valérie pour cette opportunité, et à très vite pour de nouvelles aventures musicales !