Golgotha continue d’écrire sa légende.
Créé en Espagne en 1992, le groupe sort deux albums, puis s’arrête en 1998. En 2005, Vicente J. Paya (guitare, Bisonte, Unbounded Terror) remonte le groupe, mais l’aventure ne dure pas. Il faudra attendre 2014 pour un véritable retour, et c’est en 2022 en compagnie de Tomeu Crespi (batterie, Hyde XXI), Andrew Spinosa (basse, Unbounded Terror, In War), María J. Lladó (chant, Bisonte) et Miriam Vallés (chant) que le groupe annonce la sortie de Mors Diligentis, son cinquième album.
L’album débute avec My Burden, une composition qui reste dans la lignée des précédentes sorties, laissant les racines Doom/Death s’exprimer. Les deux vocalistes se relaient pour donner du relief aux riffs lents et lancinants avant de laisser Our Trust Betrayed proposer un son légèrement plus agressif. Les samples majestueux rendent le titre plus sombre, et les parties vocales couplées aux leads hypnotiques nous le confirment, laissant par exemple plus de place au growl avant un final très doux, puis Farewell Humanity fait naître un sentiment d’oppression avec une rythmique pesante. A nouveau, le chant saturé est très présent sur les riffs lourds, laissant au chant clair des parties plaintives et mélancoliques, mais le long titre nous abandonnera pour que Waiting For My Death ne fasse accélérer le tempo. La double pédale couplée aux hurlements massifs est extrêmement efficace, tout comme ce break apaisant qui crée un contraste saisissant avec les parties plus lourdes en attendant que le final ne nous précipite vers le néant, puis vers Unconditional Love, une composition assez mélodieuse mais qui reste tout de même inquiétante. La rythmique épurée laisse une saveur amère et misérable alors que les parties plus riches nous envoûtent lentement tout comme Alone in the Dark qui révèle des riffs plus rapides et surtout plus bruts. La voix claire vient toujours adoucir les éléments les plus viscéraux qui reviennent couplés à des samples ambiants sur Viper Tongue, un titre très équilibré et accessible. Le morceau reste assez sombre et majestueux, laissant les changements de rythme donner aux riffs une saveur assez pesante, puis le groupe referme son album avec We the Demons, une composition inquiétante lors des premiers instants qui finira par révéler des tonalités épiques avant d’accueillir un duo vocal saisissant et inspiré.
La renaissance de Golgotha est une excellente chose pour l’univers du Doom/Death Mélodique. Inspiré par les racines les plus pesantes et mélancoliques, Mors Diligentis place le groupe au niveau des pointures du style, et il ne leur faudra que peu de temps avant de pouvoir nous le prouver sur scène également.
85/100