Live Report : Wolves in the Throne Room + Incantation + Stygian Bough – Machine du Moulin Rouge

Après une courte pause, me voici de retour dans les salles sombres de la capitale pour assister à des concerts. Ce soir, c’est à la Machine du Moulin Rouge, dans le nord de Paris, que je me rends pour écouter les lamentations de Wolves in the Throne Room, les hurlements d’Incantation et l’oppression de Stygian Bough. Et même si la date a été reportée, ainsi que modifiée au cours du temps, elle va prendre vie avec l’ouverture des portes.

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La soirée commence donc dans la quiétude avec l’arrivée du trio Stygian Bough, composé par les membres de Bell Witch et Aerial Ruins (pour ceux qui ne suivent pas). Et malgré le peu de public présent, le chant cristallin d’Erik Moggridge (guitare/chant) se mêle admirablement bien aux harmoniques torturées de Dylan Desmond (basse.chant) et aux frappes lancinantes de Jesse Shreibman (batterie/chant), envoûtant immédiatement l’assemblée, qui semble grossir peu à peu. La saturation massive et les hurlements caverneux rejoindront le mélange sous des lumières chaotiques, qui collent parfaitement à l’ambiance pesante de ce premier titre majestueux, séparé du deuxième par quelques acclamations avant que les riffs pesants ne refassent surface, accompagnés par ces touches aériennes et dissonantes. Que ce soit dans la lourdeur ou dans les sonorités lancinantes plus douces, le groupe maîtrise parfaitement son registre, et il nous le montre à nouveau avant de clore un (trop court) set par quelques remerciements, l’annonce des groupes suivants et un “Fuck yeah” acclamé.

Setlist: The Bastard Wind – The Unbodied Air

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On change assez radicalement d’ambiance avec l’arrivée d’Incantation pour un set gras et Old School qui débute avec l’arrivée de Charles Koryn (batterie) à son poste, suivi par Vadim (basse), Luke Shively (guitare) et John McEntee (guitare/chant) qui se placent immédiatement devant les retours pour cracher les premiers riffs devant les yeux des premiers rangs. La fosse s’est bien remplie, et les premières séances de headbang ne se font pas attendre sous le son gras et pesant des américains, qui n’hésitent pas à repartir dans la violence brute pour des leads perçants ou des accélérations brusques. On remarquera que la foule s’agite doucement lors des rythmiques les plus agressives, tout comme les musiciens qui remuent frénétiquement le crâne avant que le vocaliste ne nous écrase à nouveau avec ses hurlements oppressants. Les harmoniques démoniaques se multiplient dans le Death/Doom du groupe, qui prend à peine le temps de respirer entre deux morceaux pour nous remercier avant d’annoncer le titre suivant qui part quasi-immédiatement, semant à nouveau le chaos. Mais leur set, bien que diversifié et axé sur des sonorités toutes plus écrasantes les unes que les autres, est assez court, et c’est après un “Hell yeah Paris, thank you very fucking much and here is our last song!” que Siege Hive vient mettre un point final, suivi d’une nuée d’applaudissements.

Setlist: Carrion Prophecy – Propitiation – Demonic Incarnate – Ascend Into the Eternal – Christening the Afterbirth – The Ibex Moon – Impending Diabolical Conquest – Siege Hive

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La scène est réaménagée pour installer les pieds de micro de Wolves in the Throne Room, ornés de branchages et de feuilles. Une ambiance certes occulte, mais assez naturelle s’installe immédiatement lorsque le show débute, laissant Aaron Weaver (batterie), Nathan Weaver (chant/guitare), Kody Keyworth (guitare) et Galen Baudhuin (basse) nous offrir des riffs solides et dissonants, mais toujours très planants, accompagnés par des hurlements viscéraux. Dans la fosse, personne ne bouge, les spectateurs contemplant les instruments seulement illuminés par de petits faisceaux bleus qui permettent de localiser les musiciens, assez mobiles dans cet amas de fumée et de lumière tamisée. L’ambiance mystérieuse et ritualistique est renforcée par le peu de lumière qui peine parfois à découper des silhouettes dans ce tableau sombre, mais la salle semble conquise par le son transcendant des américains, qui rend parfaitement hommage à l’oppression et aux tonalités majestueuses de leur musique. Pour ma part, je préfère m’éloigner afin de contempler l’intégralité de la scène entrecoupée d’acclamations qui ponctuent les six titres de la setlist, piochée bien évidemment dans Primordial Arcana – leur dernière sortie en date – mais aussi dans leur premier album, Two Hunters, ainsi que deux autres compositions appréciées de leur fanbase.

Setlist: Mountain Magick – Spirit of Lightning – Angrboda – Prayer of Transformation – Vastness and Sorrow – I Will Lay Down My Bones Among the Rocks and Roots

 

La soirée se termine comme à son habitude dans les transports en commun, qui nous relient à la réalité après trois shows massifs. Si malheureusement la performance incroyable de Stygian Bough n’a été suivie que par peu de monde, on peut tout de même noter une fosse légèrement plus nombreuse pour le Death crasseux d’Incantation, puis pour le rituel païen de Wolves in the Throne Room, et remercier chaleureusement Garmonbozia Inc. pour l’organisation de cette date monumentale, ainsi que pour mon pass photo.

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