Review 1471 : Jours Pâles – Tensions

Jours Pâles vient refermer l’année avec son deuxième album.

Après un excellent premier opus en 2021 sorti via Les Acteurs de l’Ombre Productions, le groupe créé par Spellbound (chant/claviers, Aorlhac) sur les cendres d’Asphodèle accueille Alexis (guitare), Alex (basse, Aorlhac) et Ben (batterie) puis annonce la sortie de Tensions sur le même label, illustré par Niklas Sundin (Dark Tranquillity, In Flames, Aephanemer…).

Premier constat dès Jour de pluie, jour de fête, l’approche est nettement plus agressive que sur le premier album, couplant une rage écrasante avec des patterns énergiques, qui laissent parfois place à la mélancolie sombre. La plume de Spellbound est toujours aussi crue et lacérante, se mêlant de temps à autres à un sample ou à quelques effets avant de nous conduire à ce final mélodieux, puis à Saint-Flour nostalgie, titre sur lequel on ressent clairement une atmosphère étouffante qui s’allie à une diversité vocale impressionnante ainsi qu’à un Black Metal brut, entêtant et incisif. L’atmosphère pesante accueille parfois quelques parties très épurées avant qu’Ecumante de rage ne vienne nous ensevelir sous un blast massif sur lequel les riffs sombres prennent vie. Un court break apaisant laisse les influences les plus mélodieuses appeler à nouveau des patterns énergiques et assez Old School qui se relaient pour clore le morceau et nous mener à Tensions, le titre éponyme, qui reste dans cette atmosphère agressive et saccadée, que ce soit au niveau des parties instrumentales ou du chant viscéral. On retrouvera tout de même des leads plus doux et entêtants, puis Saturnienne lassitude nous enveloppe lentement dans un cocon fait de sons lancinants et d’harmoniques planantes, qui seront régulièrement déchirées par la voix rauque du chanteur, ou par ce sample vocal désespéré qui allumera à nouveau la flamme de la rage jusqu’à l’ultime mélodie qui laissera Hâve venir à la vie en compagnie de sonorités glaciales et tranchantes. La rythmique progresse lentement en navigant entre noirceur déchirante, harmoniques aériennes et parties surprenament apaisantes, puis le break aussi effrayant que majestueux appelle à nouveau la fureur, suivie par un pattern accrocheur, puis par la douce Ode à la vie (Chanson pour Aldérica), une composition qui débute avec une mélancolie chaleureuse. Le groupe accueille Natalie Koskinen (Shape of Despair) pour les accompagner dans ce carcan de quiétude qui explosera avec l’arrivée des hurlements désemparés et de ces patterns plus énergiques qui restent ancrés dans le désespoir, nous menant lentement à Dose(s) et le retour des patterns viscéralement agressifs. Même lorsque l’instrumentale se montre plus calme, le chant prend le relai pour nous vomir sa vérité atroce et cinglante en plein visage, laissant Les feuilles tombent refermer l’album avec une longue composition qui explore à nouveau le désespoir criant de réalisme et de mélancolie créé par un mélange de Black Metal et de Post-Rock, de mélodies transperçantes et d’un chant diversifié mais extrêmement expressif.

Jours Pâles a énormément évolué. Beaucoup plus brut et direct que son prédécesseur, Tensions conserve cette ambiance étouffante sur des riffs tantôt aériens, tantôt énergiques, qui explorent un large spectre musical pour laisser le vocaliste hurler sa vérité blessante et agressive.

95/100

English version?

Laisser un commentaire