Milton Bakech et Kévin Traoré, batteur et chanteur du groupe francilien de Metalcore As They Burn, reviennent sur la reformation du groupe et la sortie de leur nouvel EP, Ego Death.
Bonjour et tout d’abord merci de m’accorder de ton temps ! Comment présenterais-tu le groupe As They Burn sans utiliser les habituelles étiquettes “Metal” ?
Milton Bakech (batterie) : Salut. Merci à toi et à l’équipe d’Acta Infernalis. Pas simple comme question ! C’est jamais facile de parler de soi-même avec suffisamment de recul. Je dirais qu’As They Burn est un cocktail explosif entre émotions et énergie pure, et que pour vraiment connaître le groupe il faut l’avoir écouté mais aussi et surtout vu en live.
En 2015, le groupe annonce sa séparation. Qu’est-ce qui vous a fait décider de revenir avec un nouveau single, puis un nouvel EP ?
Milton : Une envie profonde. Un besoin de se retrouver, d’écrire de nouveau de la musique ensemble et avoir la chance de remonter sur scène. Le processus a été long puisqu’il s’est passé pas loin de 2 ans entre nos premières sessions d’écriture et l’annonce officielle du retour. Le temps a été notre principal allié. On avait besoin de prendre le temps pour faire les choses de la bonne manière, avec les bonnes intentions. On ne voulait pas refaire ce qui avait déjà été fait ou pire, moins bien. On n’avait initialement pas prévu d’écrire plus d’un single ou deux, mais il semblerait qu’on avait plus de choses à dire que prévu !
Comment s’est passée cette période de silence pour vous ?
Milton : Différemment pour tout le monde. Plein de rebondissements et de changements. On est tous restés proches, on se soutient et on se voit dès qu’on en a l’occasion.
Je n’étais malheureusement pas présent, mais comment avez-vous vécu l’ouverture de la soirée Warm-Up du Hellfest ?
Milton : C’était un kiffe énorme. Avoir l’occasion de remonter sur scène pour la première fois en 7 ans à l’occasion du Hellfest Warm-Up ce n’était pas rien ! Et que ce soit au Bataclan… Inutile de s’étaler sur le sujet. Mais j’en ai encore des frissons, partagés avec un immense sentiment de fierté.
Comment s’est passée la composition d’Ego Death ? Qu’est-ce que ça vous fait de rejouer ensemble après sept ans ?
Milton : Ça nous a fait du bien, beaucoup de bien ! Ce n’était pas prémédité, pour nous c’était terminé à tout jamais. Et puis l’envie a pointé le bout de son nez. Envie qui s’est transformée en travail acharné. La composition a été longue, intense et tellement enrichissante. Il fallait passer ce cap pour savoir où on serait capable d’aller ensuite. Luigi a été déterminant dans ce sens. L’avoir avec nous est un immense plaisir, il a énormément de talent et de cordes à son arc. A l’époque on habitait ensemble en colloc, il y avait son studio de production et d’enregistrement (MCE Sound), on était donc dans les meilleures conditions possibles à savoir enfermés dans un studio à la maison.
En écoutant les morceaux, j’y retrouve la rage et l’énergie de vos deux albums, mais également des influences plus aériennes. Quelles sont vos influences, musicales ou non ?
Milton : Il y a certaines influences évidentes comme Korn, Deftones, Slipknot, Lamb Of God pour ne citer qu’eux. Ce sont ces groupes qui nous ont très jeunes plongés dans le Metal et toute sa richesse musicale. C’est ancré en nous, difficile de s’en détacher ! Il y a aussi des influences plus modernes et qui, consciemment ou non, ne sont pas forcément liées au Metal. On est avant tout amoureux de musique au sens très large du terme et ça a toujours été très important pour nous de ne jamais nous limiter en terme de composition.
Le titre qui m’intrigue le plus est Monster, ou l’on entend des parties vocales effrayantes, en particulier vers la fin, qu’est-ce que tu peux me dire de ce morceau ?
Kévin : Ce titre est une référence à une période que j’ai vécue, une période de renouveau, mais aussi pleine d’excès. En est venu un moment où je ne savais plus si je continuais à vivre ces moments par plaisir, habitude ou addiction, des choses négatives créées par ces situations. Ça finit par prendre le dessus sur ce qui était censé être du fun. Cette chanson est une façon de me rappeler que continuer à vivre avec cet état d’esprit n’aide ni sois même ni les autres.
Depuis 2020, le monde souffre du Covid-19. Comment avez-vous vécu les différentes périodes de restrictions ? Est-ce que la pandémie a eu un impact sur la reformation du groupe ?
Milton : On l’a mal vécu. Même si ne rien faire pendant deux mois « c’est cool », on a tous perdu des gens qu’on aime, on a tous pété les plombs enfermés. Mais on avait déjà commencé à composer quelques mois avant, donc on en a aussi profité pour continuer sur notre lancée. Ça parait déjà si loin derrière…
Est-ce que vous avez déjà des plans pour le futur du groupe ?
Milton : Bien que l’EP soit tout fraîchement sorti, on est déjà sur un album. On s’y met, on cuisine.
Qu’est-ce qui vous a poussé dans l’univers du Metal ? Quel a été votre premier album de Metal ?
Milton : J’aimais Korn et Deftones. Puis j’ai découvert le Metal en live. C’est cette énergie que je voulais.
Kévin : Jouer du Metal C’est un moyen extraordinaire de pouvoir laisser vie à toutes les émotions par lesquelles le vivant peut passer. J’ai tout de suite adoré la diversité de styles de thèmes, d’univers et de son qui pouvait exister entre chaque groupes. Mon premier vrai album, c’était Iowa de Slipknot.
Quel est votre regard sur la scène française ? Et la scène internationale ?
Milton : Un regard toujours aussi intéressé. Il y a les anciens, et les plus jeunes. Il y en a pour tous les goûts !
Est-ce qu’il y a des groupes ou des musiciens avec lesquels vous aimeriez collaborer, que ce soit pour un titre ou plus ?
Milton : Bien sûr ! Personnellement j’aimerais beaucoup faire un morceau un peu différent avec un artiste comme Yelawolf. En Metal, je dirais qu’un feat avec Jonathan Davis ce serait un truc de dingue. Mais bon, ça reste de l’ordre du rêve.
Quels sont les groupes de la scène française qu’il faut absolument écouter en 2022 selon vous ?
Milton : Ten56, Hangman’s Chair, Perturbator, Landmarks, Novelists, Solitaris, Glassbone, Atlantis Chronicles,… Il y en a beaucoup d’autres encore. Il y a un gros niveau et un bel avenir pour la France !
Kévin : Hangman’s Chair, The Dali Thunder Concept.
Vous souvenez-vous de votre première expérience avec un instrument ? Quand et comment est-ce que ça s’est passé ?
Milton : Avant mes cinq ans, première fois derrière une batterie.
Quels sont vos hobbies en dehors de la musique ?
Milton : la drogue et la guerre.
Si je vous demandais à quel plat français vous pourriez comparer la musique d’As They Burn, lequel choisiriez-vous ? Pourquoi ?
Milton : Y a des morceaux c’est du fried chicken, ça groove et c’est épicé. Tandis que d’autres sont un peu plus couscous boulette, ambiance double pédale et harmonisation.
Dernière question : avec quels groupes rêveriez-vous de tourner ? Je vous laisse créer une tournée avec trois groupes, As They Burn en ouverture.
Milton : Sans surprise Korn et Deftones !
Merci à nouveau de votre disponibilité, je vous laisse les mots de la fin !
Milton & Kévin : Pouce.