Il faut bien une dernière à chaque première, et ma dernière date de l’année sera celle-ci, une date 100% Doom Metal français avec Lying Figures, Mourning Dawn et Lux Incerta, trois pointures de la scène. J’ai par ailleurs l’honneur d’être partenaire de cette soirée placée sous le signe de la tristesse qui a lieu dans l’iconique salle parisienne, Le Klub.
C’est donc avec Lying Figures que la soirée ne débute, et c’est avec un rideau de rouge impénétrable que le groupe débute sa performance, devant un parterre de connaisseurs. La voix de Frédéric Simon (chant/basse) nous oppresse autant que les mélodies de Matthieu Burgaud et Hugo Prete (guitares) ne nous envoûtent, laissant les frappes de Charles Pierron (batterie) rythmer leurs sonorités lancinantes. “Ca fait longtemps qu’on est pas venus à Paris”, confiera le vocaliste entre deux titres et après nous avoir remerciés de notre présence, et les titres s’enchaînent de manière assez fluide, y compris un nouveau morceau, pendant que la foule grossit peu à peu. Les harmoniques aériennes sont parfaitement gérées avec la base lourde et l’alternance growl/chant clair, et le contraste séduit facilement l’assemblée, qui applaudira entre chaque morceau jusqu’à la fin du show.
Setlist: Addicted to Negativity – Nightmare – Wasted Memories – The Mirror – Monologue of a Sick Brain – Euphoria & Misery – Angels of Mercy – Self Hatred
On passe à un univers plus sombre avec Mourning Dawn, dont le dernier album en date avait attiré mon attention. Et bien que j’avoue ne pas l’avoir réécouté depuis, les mélodies saisissantes de Laurent « Pokemonslaughter » (guitare/chant) et Frédéric Patte-Brasseur (guitare) font rapidement mouche sur cette base pesante que l’on doit à Vincent « Toxine » (basse/choeurs) et Nicolas Joyeux (batterie), tous deux cachés dans l’ombre. Mais cette même ombre sera amenée à se dissiper, puisque le vocaliste demandera de la lumière, et ce n’est qu’une fois cette dernière allumée que l’on pourra pleinement profiter du visuel associé aux riffs pesants et à leurs influences brutes. On notera également quelques pointes d’humour entre deux titres, comme cette petite pique envoyée à la SNCF ou l’annonce d’un “vieux morceau parce qu’on est vieux maintenant”, et le public y sera tout autant réceptif qu’à leur son pesant et malsain, parfois agrémenté de choeurs plus mystérieux et de leads dissonants, mais toujours joués avec lenteur et conviction.
Setlist: The Watchers – Dawn of Doom – A Stone That Bleeds – Grey Flood – A Childish Thought
Il est déjà temps de passer au dernier groupe de la soirée, Lux Incerta et sa mélancolie enchanteresse qui débute sans chant, mais avec toujours cet épais rideau rouge insondable qui occulte les guitaristes. Mais rapidement, Maxime Pascal (basse) haranguera le public avant de laisser Delora (chant) monter sur scène pour accompagner les harmoniques d’Arkham et Tibo Pfeifer (guitares) ainsi que les frappes de Pheel Ti (batterie). Le dernier album du combo, Dark Odyssey, sorti en début d’année, m’avait particulièrement plu, et bien que côté chant on assiste à un changement, on retrouve rapidement cette ambiance saisissante et gérée à la perfection par cinq musiciens impliqués dans leur art. La nouvelle vocaliste a parfaitement trouvé sa place, revêtant une capuche pour son entrée puis se cramponnant à son pied de micro pour hurler avant de revenir sur sa douce voix claire, parfois accompagnée sur les hurlements par Tibo, mais elle n’hésite pas non plus à laisser la vedette à ses camarades lors de longues parties instrumentales ou elle ira jusqu’à descendre de scène pour que les musiciens profitent de la lumière qui s’est rallumée (non sans une demande express) entre temps. Les titres filent entre deux salves d’applaudissements, et malheureusement le show est court, mais les cinq titres que le combo nous a offerts ont fait l’unanimité au sein d’un public captivé par la performance fascinante.
Setlist: Far Beyond the Black Skies – Decay and Agony – Farewell – The Ritual – Dying Sun
Il est encore assez tôt, et les musiciens des différents groupes se prêtent volontiers à un brin de discussion au stand de merchandising. Et si l’ambiance de la salle s’apprête à changer radicalement de son, les murs du Klub se souviendront encore longtemps des trois ambiances mélancoliques et envoûtantes de Lying Figures, Mourning Dawn et Lux Incerta. Merci encore à eux pour la soirée, et que la tisane coule à flots !