Ahab refait surface.
Créé en 2004, le groupe allemand mené par Daniel Droste (chant/guitare/claviers, ex-Penetralia, ex-Midnattsol), Chris Hector (guitare, ex-Penetralia, ex-Midnattsol), Cornelius Althammer (batterie, Dead Eyed Sleeper, Ekranoplan) et Stephan Wandernoth (basse, Dead Eyed Sleeper) continue son aventure avec Napalm Records pour nous offrir The Coral Tombs, son cinquième album, huit ans après le précédent.
C’est avec Prof. Arronax’ Descent Into The Vast Oceans et son blast massif que le groupe accueille Chris Noir (Ultha) pour une introduction extrêmement agressive avant que la douceur ne refasse surface. Les tonalités claires progressent lentement jusqu’à retrouver la saturation pesante en compagnie d’un chant clair intense puis de leads dissonants avant que Colossus Of The Liquid Graves ne nous enfonce un peu plus dans les ténèbres avec une rythmique lancinante et inquiétante. Les hurlements caverneux se mêlent au chant clair pour alimenter le contraste de cette rythmique saccadée et entêtante qui nous mène à Mobilis in Mobili et son introduction mystérieuse. Les tonalités sombres nous conduisent à ce torrent de sonorités aussi lourdes que majestueuses qui s’allient à la perfection avec le chant, mais qui laissent également les leads s’exprimer pour développer une ambiance inquiétante avant de revenir sur un final martial qui nous lâche sur The Sea As A Desert et ses tonalités orientales. La diversité vocale donne une fois de plus du relief à une rythmique écrasante ou incroyablement douce qui nous fait naviguer dans cette mélancolie avant qu’A Coral Tomb ne vienne nous enfermer progressivement dans la noirceur. Le chant profond et inquiétant contribue énormément à l’atmosphère malsaine avant que la voix claire ne revienne nous apaiser tout en nous conduisant paisiblement à ce final où la saturation se mêle à la quiétude. Ægri Somnia profite de la douceur installée pour placer quelques harmoniques aériennes avant que la saturation et la lourdeur ne prennent à nouveau place pour proposer un mélange épique et pesant qui alterne entre les deux voix avant de se retrouver brisé par les sonorités claires. Le son lourd reviendra tout de même pour un final entêtant avant que The Mælstrom ne vienne refermer l’album avec une rythmique lente mais extrêmement accrocheuse qui laisse place au chant clair ainsi qu’aux hurlements, mais également à la voix saisissante de Greg Chandler (Esoteric, Lychgate) qui accompagnera le groupe jusqu’à ce final en apothéose.
J’ai beau connaître Ahab depuis des années, leur Nautik Doom Metal me fera toujours un effet incroyable. Avec The Coral Tombs, le groupe fait plus que mettre fin à huit années d’attente, il ajoute un véritable monolithe à sa discographie.
95/100