Graphic Nature lève le voile sur son premier album.

Vous l’aurez compris, le groupe anglais composé de Harvey Freeman (chant), Pete Woolven (guitare), Matas Michailovskis (guitare), Charlie Smith (basse) et Jack Bowdery (batterie) vont nous parler de santé mentale avec a mind waiting to die, qui sort chez Rude Records.

L’album débute par 404, une introduction inquiétante qui annonce des sonorités Nu Metal modernes, confirmées par Sour, un titre chaotique qui rappelle immédiatement les années 90 et sa rage incontrôlable. Les samples et la lourdeur empruntés à la scène américaine colle parfaitement à l’ambiance développée par le groupe et son groove abrasif complété par des explosions de violence, suivies par Into The Dark qui reprend sensiblement les mêmes éléments pour propager son message avec un rythme assez soutenu. Les samples bruitistes apportent des sonorités dérangeantes qui s’allient bien avec cette ambiance tourmentée qui laisse un break final nous écraser avant que Killing Floor ne nous autorise un court moment de répit, suivi par une explosion dévastatrice et des riffs lourds extrêmement saccadés. On retrouvera à nouveau un final enflammé, suivi par Sleepless, une courte composition qui peine à contenir sa rage et qui va laisser une rythmique très directe et syncopée s’occuper des survivants. Si vous êtes toujours debout, White Noise va vous assommer avec son mélange entre riffs lourds et harmoniques hurlants complétés par les parties vocales brutes avant que 90 ne vous propose un semblant de répit avec des sonorités planantes mais inquiétantes. Les influences énergiques refont rapidement surface, suivies par Bad Blood qui reprend les codes du groupe pour étaler ses sonorités saturées et abrasives, qu’elles soient lentes et lourdes ou plus vives. Twisted Fear prend la suite en donnant une place plus importantes aux samples angoissants avant de les faire disparaître puis réapparaître pour lancer la moshpart, qui se poursuit avec Headstone, une composition parfaite pour fédérer une fosse tout en s’assurant un public très mobile et motivé. Death Wish, le titre suivant, ne laisse que peu de temps pour respirer avant d’encaisser la nouvelle vague de rage que le groupe développe entre sonorités étouffantes et riffs simples, suivie de la mélancolique A Twin, qui dénote avec les titres précédents grâce à son introduction presque… apaisante. On ressent cependant toute la profondeur du message du groupe dans ce titre glacial et distant, qui se brisera pour laisser The Downpour refermer l’album sur une touche beaucoup plus agressive et vive, puis très contrastée avec ce refrain qui accueillera des sonorités plus douces.

Né dans la violence viscérale et exprimé avec des tonalités modernes couplées à un chaos brut, a mind waiting to die permet à Graphic Nature de mettre un premier pied dans la scène mondiale avec rage tout en assumant ses influences Old School.

85/100

English version?

Quelques questions à Harvey Freeman et Pete Woolven, chanteur et guitariste de Graphic Nature.

Bonjour et tout d’abord, merci beaucoup pour votre temps ! Pouvez-vous vous présenter, le groupe Graphic Nature et vous-mêmes sans utiliser les « étiquettes » Metal habituelles ? D’où vient le nom du groupe ?
Harvey & Pete : Hey, c’est Harvey et Pete de Graphic Nature. Nous sommes un groupe qui joue de la musique très lourde ? Haha. Le nom nous est venu d’un morceau de Deftones et nous aimons la façon dont il explique le groupe sans avoir besoin d’écouter la musique.

a mind waiting to die, votre premier album, est sur le point de sortir. Comment vous sentez-vous ? Avez-vous déjà des retours ?
Harvey & Pete : Excités et nerveux. Excités parce que c’est notre premier album et nous sommes vraiment fiers de ce que nous avons créé. Nerveux parce qu’il y a quelque chose de très vulnérable à déverser son cœur et son âme dans l’art pour que le monde puisse le critiquer, que ce soit en bien ou en mal ! Nous avons eu de très bons retours jusqu’à présent et nous sommes très reconnaissants pour le soutien.

Comment résumer a mind waiting to die en seulement trois mots ?
Harvey & Pete : Putain de vrai.

Comment avez-vous géré le processus de composition de cet album ? Avec le recul, pensez-vous que certaines choses pourraient être améliorées pour les futures compositions ?
Harvey & Pete : Nous avons écrit l’album pendant le confinement, donc il y a eu beaucoup d’allers-retours entre emails et WhatsApp pour peaufiner les chansons pendant un certain temps. Je pense cependant que nous avons vraiment atteint notre but lorsque nous sommes finalement entrés en studio avec Sam Bloor et que nous avons laissé libre cours à notre processus créatif. Tout peut être amélioré avec le recul, mais c’est une tâche pour l’album 2.

Graphic Nature ne cache pas ses influences de la scène Nu Metal américaine, notamment de Slipknot et Limp Bizkit, comment avez-vous réussi à prendre ces racines pour créer votre propre univers ?
Harvey & Pete : Nous avons tous grandi depuis gamins en écoutant ce genre de musique, et je pense que cela a vraiment élargi les styles de musique que nous écoutions avec le mélange de Hip Hop et d’éléments électroniques avec la musique Metal à base de guitare. Je pense donc que c’est tout naturellement que nous avons inclus différents styles dans notre musique, comme ceux de Slipknot et Limp Bizkit. 

J’ai remarqué beaucoup de samples inquiétants et dérangeants à côté de riffs saccadés et efficaces, comment les avez-vous choisis pour assombrir votre son ?
Harvey & Pete : Nous utilisons beaucoup un programme appelé Splice pour choisir les samples, en général nous savons juste quand il y en a un qui nous convient, ou qui a une touche Graphic Nature. Tout ce qui est industriel, électrique ou sinistre convient. Cela peut être n’importe quel son, le son principal de Killing Floor est un didgeridoo EDM, tu sais simplement quand l’échantillon correspond à l’humeur que tu essayes de faire passer.

Vous avez annoncé que vous vous concentriez sur vos expériences personnelles concernant les problèmes de santé mentale pendant les périodes de confinement, cela vous a-t-il aidé à créer de la musique sur ces sujets ?
Harvey : Bien sûr, tu ne peux pas forcer ces sujets. Si c’est quelque chose que tu n’as jamais vécu, alors comment peux-tu écrire sur ce sujet avec sincérité ? C’est mon travail en tant que chanteur de faire passer le message, et je le ferai toujours pour la sensibilisation à la santé mentale, aussi longtemps que ce groupe existera.

Peut-être avez-vous une chanson préférée sur cet album ? Ou celle que vous êtes impatients de jouer sur scène ?
Harvey & Pete : Killing Floor ! Nous sommes impatients de la jouer car l’accueil a été incroyable sur les médias sociaux et sur YouTube, etc. Nous sommes impatients de voir comment les gens vont réagir à ce titre lorsque nous le jouerons sur scène.

Avez-vous déjà des projets pour l’avenir du groupe ?
Harvey & Pete : Nous avons une tournée en tête d’affiche en avril, le Download Festival en juin. Et je suis sûr que beaucoup d’autres choses vont arriver au cours de l’année ! Seul le temps nous le dira, je suppose.

Y a-t-il des musiciens ou des groupes avec lesquels vous aimeriez collaborer ? Que ce soit pour une chanson, un album…
Harvey : Charlie Simpson de Fightstar. Il a une voix phénoménale donc j’adorerais l’avoir sur un morceau !
Pete : Aphex Twin.

Avec quels groupes aimeriez-vous tourner ? Je vous laisse créer une tournée (ou juste un seul concert) avec Graphic Nature et trois autres groupes !
Harvey & Pete : Slipknot, Korn, Limp Bizkit. Tout simplement !

C’était ma dernière question, merci à nouveau de m’avoir accordé de votre temps et pour votre musique, je vous laisse les mots de la fin !
Harvey & Pete : A Mind Waiting To Die – sortie le 17 février sur les plateformes de streaming et en supports physiques. Merci de votre temps !