Osiah n’a pas perdu de temps.
Depuis la sortie de son troisième album en 2021, le groupe composé aujourd’hui de Ricky Lee Roper (chant), Chris Keepin (guitare), Carl Dunn (basse), Andy Mallaby (guitare) et Danny Yates (batterie) a joué quelques concerts, mais il a surtout composé et peaufiné Chronos, son nouvel EP.
Memento Mori, le premier morceau, nous fait immédiatement replonger dans ce climat pesant instauré par le Technical Deathcore dissonant et agressif du groupe, couplant parties vocales massives avec une maîtrise impeccable des riffs. Quelques choeurs rendent le mélange encore plus puissant et menaçant pendant que la rythmique saccadée nous brise assidûment la nuque, suivie par ce break final avant qu’Elder King ne laisse les riffs travaillés s’exprimer sur un tempo vif. Cris sauvages et hurlements caverneux se succèdent sur cette rythmique puissante et accrocheuse, mais le titre est assez court, et il sera remplacé par The Golden Throne et ses sonorités mystiques, qui donnent à la vague de violence un son inquiétant. La lourdeur n’est évidemment jamais loin, laissant l’instrumentale écrasante rivaliser avec le chant en nous précipitant sur la sombre Seeds of Despair qui profite de quelques racines Hardcore/Beatdown lentes et étouffantes. Les leads aériens dérangeants participent également à l’ambiance oppressante qui colle parfaitement aux parties vocales, tout comme sur ce final encore plus lent et pesant qui nous balaye avant qu’Hues Refract, le dernier morceau, ne vienne nous autoriser à reprendre progressivement notre souffle pendant qu’une guitare lointaine nous rejoint, suivie d’un chant clair apaisant. La saturation rejoindra la composition en son centre, dévoilant des tonalités lancinantes intenses qui créent un contraste avec la violence brute et lourdes des autres morceaux, tout en développant un autre aspect de celle-ci jusqu’à la fin.
Osiah n’a pas perdu la main, faisant de Chronos un EP de puissance brute. Si les premiers titres sont exactement ce que l’on peut attendre du groupe, je suis certain que la dernière composition en surprendra plus d’un !
90/100