Tombstone s’éveille à nouveau.
Créé en 2005 en Indonésie, le groupe formé de Thorner et Nirrojim reste silencieux jusqu’en 2020, où il sort son premier album. En 2022, le duo revient avec To the Existence of Light, qui sort en version physique l’année suivante chez Gutter Prince Cabal.
Avec To the Existence of Light, les deux musiciens veulent nous replonger dans l’ambiance apocalyptique et sombre du Black Metal Old School des années 90. Il est évident que le mix sale et oppressant participe grandement à la dissonance de ces riffs pesants et froids qui conservent tout de même cette approche mélodique nordique.
Wolfsbane, le premier titre, en est un excellent exemple, puisqu’il lie une introduction majestueuse à des riffs parfois tranchants et parfois planants, ainsi qu’à ce chant fantomatique assez caractéristique. Mais le groupe sait également laisser parler la rage comme sur Disillusionize, le titre suivant, où les premiers riffs sont rapides et bruts, ne laissant que peu de place aux leads plus doux alors que le chant nous saisit à la gorge, mais on notera ce break apaisant suivi d’une partie plus lourde avant que la charge finale ne nous mène à Vain et sa rythmique épique. Les deux musiciens savent parfaitement manier leurs influences pour développer un univers glacial directement emprunté des créateurs du style qui arboraient déjà une tenue de scène impressionnante pour coller à la puissance de leurs riffs. A nouveau, la quiétude n’est pas oubliée, tout comme sur Into The Woods qui va laisser des sonorités plus lancinantes nous envoûter avant que le chant ne refasse surface dans ce nuage sombre, et il en sera de même sur Guardians Of Land And Sea qui fait place à une lenteur entêtante avant que les hurlements ne hantent notre esprit. Bien que parfois renforcé par des mélodies tranchantes, le son reste relativement apaisant, en particulier sur ce final rempli de choeurs, puis c’est à la fureur que le groupe dédie Far To The North, sa composition la plus courte. Le son martial colle parfaitement à leur univers, mais il laisse rapidement place à To The Existence Of Light, le titre éponyme, qui vient refermer l’album avec une longue complainte mélodieuse, qui fera à nouveau renaître la rage ancestrale à travers des patterns Old School, qui finiront par mélanger les deux univers pour enfin s’éteindre lentement.
Avec Tombstone, les amateurs de Black Metal des années 90 seront ravis. Bien que leur première sortie soit très récente, le groupe reste dans leur univers froid et sombre, faisant de To the Existence of Light une perle pour perpétuer la légende.
90/100