Review 1648 : Gyrdleah – Spellbinder

Gyrdleah dévoile enfin son premier album.

Créé en 2005 en Angleterre par Flagrum (tous instruments/chant), le projet sort son premier EP en 2011, puis signe chez Black Lion Records pour la sortie de Spellbinder, en 2023.

Stab The Lamb, la première composition, place immédiatement une base de noirceur et de dissonance au sein de laquelle hurlements et rythmique lancinante viennent dévoiler des sonorités abrasives. On notera également des passages plus vifs et Old School, mais les sonorités entêtantes ne disparaissent jamais, laissant la rythmique nous mener à la mélancolique Gyfu et à sa lenteur pesante. La basse apporte une touche de douceur à cet océan de sonorités sombres et intenses qui progresse en nous avant de laisser Gathered For The Murder dévoiler un son plus oppressant, et surtout plus imposant. Si les patterns restent sensiblement similaires, on notera à nouveau ces accélérations ravageuses qui rythment la composition avant d’arriver à Approaching Gyrdleah, un interlude majestueux mais toujours assez angoissant. Les sonorités planantes mystiques finiront par nous révéler Speak Of The Devil, un titre aux influences Doom pesantes qui seront rapidement nuancées pour laisser le Black Metal tranchant s’exprimer pleinement. L’agressivité cèdera sa place à la froideur sur Spellbinder, un titre plus lent et lancinant qui laisse ses mélodies entêtantes nous entourer d’une certains beauté, mais elle sera renforcée par cette explosion de vélocité viscérale avant de laisser l’occulte Vvitch nous dévoiler ses tonalités envoûtantes. Le son est parfois épuré, mais il reste toujours aussi sombre dans les breaks planants que lorsque la rythmique brûlante refait surface et se renforce tout en nous menant à Six Hundred Threescore And Six et ses choeurs clairs apaisants. Le contraste avec les hurlements est parfait pour exprimer cette noirceur qui voile tout le reste du morceau, qui prendra fin pour laisser l’outro composée de quelques cloches lointaines refermer l’album.

Avec Spellbinder, Gyrdleah nous dévoile une lente et lancinante mélancolie oppressante qui laisse la base de Black Metal aérienne emprunter à des racines Old School, mais également parfois à des influences Doom pesantes. L’atmosphère est primordiale.

85/100

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