Outlaw signe son nouvel album.
Créé au Brésil en 2015, le groupe mené par D. (guitare/chant, Imperium Infernale, Nahasheol) et aujourd’hui complété par A. (basse, ex-Cursed Rite) et T. (batterie, Spell of Torment, Ondfødt), ainsi que divers musiciens de session en live, annonce la sortie de Reaching Beyond Assiah, son troisième album, chez AOP Records.
L’album débute avec l’introduction macabre de Bliss of Soul, suivie par des riffs agressifs mais extrêmement mélodieux, ou le chant apparaîtra par la suite. L’approche Old School de la rythmique et du chant permet aux leads planants d’apporter leur touche entêtante et dissonante tout en restant ancrée dans une noirceur occulte et pesante tout comme To Burn This World And Dissolve The Flesh qui laissera des sonorités motivantes envahir sa base rythmique brute. Les passages les plus vifs sont saisissants, laissant le groupe nous emporter sans mal dans sa charge guerrière pendant que des éléments plus lancinants viennent tempérer la rage qui nous mène à Beyond The Realms of God, un titre assez apaisant sur le début, mais qui saura sans mal faire place à la tempête. Les mélodies glaciales trouvent également leur place dans l’ouragan étouffant, volant entre les hurlements sauvages avant de rejoindre The Unending Night, un titre aussi acéré qu’effréné qui propose également quelques orchestrations plus majestueuses. Le morceau représente parfaitement le contraste musical qui sévit entre fureur et mélodies planantes, laissant la rythmique agressive les lier tout en nous menant à Everything That Becomes Nothing, le titre le plus court, qui laisse les éléments Old School nous lacérer tout en restant extrêmement accrocheurs. Le court break fera ralentir la marche virulente avant de lui redonner vie, puis le son s’assombrira sur The Serpent’s Chant et ses riffs perçants, révélant des influences plus sombres que sur le titre précédent tout en conservant des mélodies hypnotiques. On retrouve par exemple ce break mystique qui contraste énormément avec la rage ambiante avant de lui redonner la parole, puis c’est finalement Reaching Beyond Assiah, le long titre éponyme, qui vient refermer l’album non sans nous inonder à nouveau avec ses vagues d’agressivité mélodieuse, emplies de hurlements bruts qui collent parfaitement à cette ambiance légèrement mélancolique développée par des leads entêtants.
L’univers d’Outlaw passe avec brio de l’agressivité à la quiétude, tout en restant plongé dans la noirceur et les sonorités occultes. Rendant hommage à la scène Suédoise, Reaching Beyond Assiah nous fait voyager avec des mélodies glaciales et intenses.
95/100
Quelques questions à D., leader, guitariste et chanteur du groupe Outlaw.
Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu vous présenter, le groupe Outlaw et toi, sans utiliser les « étiquettes » habituelles du Metal ?
D. (chant/guitare) : Je suis D., le leader du groupe. Outlaw joue de la musique de culte mélodique et sombre. Je pense que c’est la meilleure façon de décrire notre musique.
Reaching Beyond Assiah, votre nouvel album, est sur le point de sortir. Comment vous sentez-vous à ce sujet ? Avez-vous déjà des retours ?
D. : Il est toujours difficile de parler de sa propre musique, mais le mot qui décrit le mieux ce sentiment est « fier ». J’aime vraiment la musique que j’ai créée. Nous n’avons pas encore beaucoup de retours, mais c’est très bien pour l’instant.
Comment résumeriez-vous Reaching Beyond Assiah en trois mots ?
D. : Adoration, beauté et fureur.
Comment avez-vous géré le processus de composition de cet album ? As-tu remarqué des changements entre cet album et les débuts du groupe ?
D. : J’ai créé chaque chanson dans mon lit pendant deux hivers différents. Certaines chansons ont été composées en Italie au début de l’année 2021 et d’autres à la fin de l’année 2021 aux Pays-Bas. Bien sûr, le groupe a beaucoup changé depuis le début, dans tous les aspects possibles. L’essence est la même, la volonté est la même et les inspirations aussi. Mais j’ai eu de meilleurs musiciens et en même temps je suis devenu un meilleur musicien. C’était donc un changement très naturel, mais en même temps radical.
Je ressens beaucoup d’inspiration de la part de la scène Black/Melodic Black Metal suédoise, quels sont les groupes que tu pourrais citer comme source d’inspiration ?
D. : C’est vrai. Je suis un grand fan de Metal scandinave, mais pas seulement. Je dirais que mon inspiration va d’ABBA à Dissection. Si je devais mettre des limites et citer quelques noms, ce serait : Dissection, Watain, ABBA, Dawn, Ofermod, Chaos Invocation, Deathspell Omega et Mgla.
J’ai également remarqué quelques breaks très aériens, comme sur The Serpent’s Chant, qui donnent un second souffle à la chanson. Comment parvenez-vous à maintenir l’équilibre entre l’agressivité brute et les parties plus aériennes ?
D. : C’est naturel. Je crée juste les choses qui me viennent à l’esprit et en général, ça a du sens.
Peut-être as-tu une chanson préférée sur cet album ? Ou celle que tu as hâte de jouer sur scène ?
D. : Ma chanson préférée est probablement Beyond The Realms of God, mais j’ai vraiment envie de jouer Reaching Beyond Assiah, cette chanson est vraiment forte, et c’est l’une de mes chansons préférées.
Avez-vous déjà des projets pour le futur du groupe ?
D. : Pas vraiment. Le seul plan est de partir en tournée autant que possible.
Y a-t-il des musiciens ou des groupes avec lesquels vous aimeriez collaborer ? Que ce soit pour une chanson, un album…
D. : J’aimerais vraiment travailler avec Mat McNerney (Grave Pleasures), Manuel Gagneux (Zeal & Ardor) et Erik Danielsson (Watain).
Avec quels groupes aimerais-tu tourner ? Je te laisse créer une tournée (ou juste un concert) avec Outlaw et trois autres groupes !
D. : C’est une question difficile, mais si je pouvais choisir, ce serait Watain, Tribulation et Valkyrja.
C’était ma dernière question, merci à nouveau de m’avoir accordé de ton temps et pour ta musique, je te laisse les mots de la fin !
D. : Merci pour cet espace, et écoutez Reaching Beyond Assiah !