Afsky a sorti son troisième album.
Créé en 2015 par le musicien danois Ole Pedersen Luk (chant/tous instruments, Heltekvad, ex-Solbrud), le projet continue sa collaboration avec Vendetta Records pour la sortie d’Om hundrede år en 2023, juste avant sa tournée avec Uada, où il sera bien évidemment aidé par des musiciens live.
La batterie a été enregistrée par Simon Frenning Sørensen (Heltekvad, Morild), qui l’accompagne sur scène.
Stormfulde hav est le premier titre, et il va immédiatement nous envelopper avec ce rideau de mélancolie sombre et poignante, que ce soit lors de l’introduction au son clair ou pendant cette rythmique lancinante. Les hurlements viscéraux s’intègrent naturellement aux vagues d’oppression et aux sonorités Old School, laissant parfois des tonalités claires intégrer l’agressivité latente pour autoriser une certaine quiétude aux mélodies avant que Frosne vind ne place des tonalités dissonantes et brutes que la lenteur adopte aisément, tout comme les passages les plus vifs et incisifs. On retrouve toutefois cette mélancolie apaisante dans la lenteur et dans la rage, ainsi que sur la tragique Tak for alt qui fait appel aux sonorités intenses et perçantes pour agrémenter son univers désolé. Le son se fait plus criard, plus décharné et plus sensible tout en conservant cette approche fantomatique qui lui donne une dimension presque irréelle, avant que Det der var ne vienne donner une touche plus dissonante à sa rythmique massive. Les parties vocales possédées apparaissent toujours de manière aussi brute dans cet océan de noirceur déchaîné, qui développe un contraste assez fort avec le final aux influences Post-Rock suivi par l’introduction de Tid et ses sonorités qui s’enflamment progressivement pour laisser la rage exploser et se transformer en vagues de quiétude sombres. Le break saura raviver la flamme de la rage, laissant un Black Metal aérien mais brut et froid nous inonder et nous fasciner avant que Fred være med støvet ne prenne la suite, couplant sonorités planantes avec un Black Metal abrasif. Le son se forge lentement entre violence et quiétude, laissant les deux aspects imprégner l’un et l’autre pour ne former qu’un tout aussi sincère que prenant, laissant la saturation abandonner sa violence pour un final entêtant.
Avec ses six titres, Afsky va développer un univers planant mais saisissant. Chaque note est choisie, calculée, et pourtant on ressent sur Om Hundrede Ar une puissance brute, sincère et abrasive. Ecoutez, et vous saurez.
95/100