Live Report : Swallow the Sun + Draconian + Shores of Null – Backstage By The Mill

Si chaque concert est bien évidemment unique, celui-ci aura comme un goût de sombre mélancolie à mes yeux. Une affiche aussi impressionnante que celle-ci ne se rate pas pour les amateurs de Doom/Death, car elle réunit en une seule soirée Swallow the Sun, Draconian et Shores of Null, trois valeurs sûres ou montantes de la scène. Il va sans dire que le O’Sullivans Backstage by the Mill est plein à craquer.

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Le show démarre lorsque Shores of Null entre en scène, de manière assez solennelle dans un premier temps, mais il ne faudra pas longtemps aux musiciens pour headbanguer tout en laissant toute leur mélancolie se déverser dans la salle. Entre chant clair entêtant et hurlements massifs, Davide Straccione (chant), soutenu en quasi-permanence par les choeurs de Lorenzo Carlini (basse), Raffaele Colace (guitare) et Gabriele Giaccari (guitare), emporte sans mal l’assemblée dans les vagues tourmentées et mélodieuses, rythmées par les frappes de Emiliano Cantiano (batterie). Des lumières assez variées accompagnent les italiens, qui enchaînent les morceaux avec une aisance naturelle mais toujours très froide, collant parfaitement aux tonalités massives et enchanteresses de leur Gothic/Doom sombre. Le chanteur s’autorisera brièvement quelques mots entre les morceaux, nous remerciant et annonçant les morceaux, principalement issus de leur merveilleux dernier album, The Last Flower. Mais malheureusement, leur show, bien que relativement conséquent, est pour moi passé en un éclair, et c’est une salle comble qui les acclamera comme il se doit.

Setlist: Destination Woe – Nothing Left to Burn – Quiescent – The Last Flower – Black Drapes for Tomorrow – Darkness Won’t Take Me – My Darkest Years

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Les suivants à monter sur scène ne sont pas les moins attendus, à en juger par le nombre de t-shirts et autres hoodies à l’effigie de Draconian. L’impression ressentie est rapidement confirmée lorsque Johan Ericson (guitare), Jerry Torstensson (batterie), Daniel Arvidsson (basse/chant) et Niklas Nord (guitare/chant) entrent sur scène, suivis par Lisa Johansson (chant), qui se place au centre, et Anders Jacobsson (chant), plus en retrait. On constate également l’apparition de façades qui laissent très clairement voir les musiciens, qui se relaient presque tous pour nous offrir une diversité vocale enchanteresse pendant que les harmoniques planantes envoûtent l’assemblée. Le duo vocal, d’abord assez timide, alternent pour donner vie à leurs compositions majestueuses, mais cette timidité s’effacera peu à peu pour laisser place à une intensité viscérale, autant que le chant clair apaisant que sur les hurlements caverneux, toujours soutenus par une rythmique expressive. Les rares pauses permettent aux musiciens de reprendre leur souffle, pendant que les deux vocalistes s’autorisent quelques rapides remerciements, préservant la torpeur ambiante avant que les harmoniques mélancoliques ne refassent surface. Les musiciens s’autorisent également quelques avancées vers le public, et même si la communion semble être à son comble, on pourra observer quelques faiblesses techniques au niveau des parties vocales, ce qui n’entachera cependant en rien les remerciements à la fois du groupe, et d’un public totalement acquis à sa cause après Daylight Misery, l’ultime composition qui, comme l’a indiqué le vocaliste, fêtera bientôt ses vingt ans. 

Setlist: The Sacrificial Flame – Lustrous Heart – The Sethian – Sleepwalkers – Stellar Tombs – Seasons Apart – Sorrow of Sophia – Elysian Night – Dishearten – Pale Tortured Blue – Daylight Misery

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Au tour de Swallow the Sun d’investir la scène après une courte pause, et à nouveau on peut dire que la formation est attendue. Juha Raivio (guitare), Matti Honkonen (basse), Juuso Raatikainen (batterie) et Juho Räihä (guitare/choeurs) s’installent, suivis par Mikko Kotamäki (chant), et le groupe enchaîne directement sur le sample introductif, puis sur le premier titre de leur setlist. Les lumières accompagnent à la perfection harmoniques calmes et rythmique massive, alimentant à merveille le contraste saisissant entre les deux aspects de leur musique intense pendant que le vocaliste reste assez statique, fermant les yeux pour se laisser comme nous envoûter par ce son onirique, puis hurlant avec toute son âme. Les musiciens en profitent au contraire pour faire vivre les leads les plus doux et torturés en se plaçant au plus près du public avant de headbanguer sauvagement lorsque la rythmique explose, accompagnée par un public qui semble, mis à part quelques-uns, totalement conquis. Alors que le vocaliste se contente de quelques “Thank you” avant d’introduire sommairement les titres suivants, quelques spectateurs s’expriment en français, occasionnant l’incompréhension évidente du groupe, qui choisira finalement de les ignorer après un “Why the fuck is he speaking now?” du plus bel effet. La setlist ne réserve que peu de surprise, axée sur la dernière production du groupe tout en réservant un vibrant hommage à la regrettée Aleah ainsi que quelques places à des morceaux issus des précédents albums, comme Falling World ou New Moon, que j’affectionne tout particulièrement et qui accentuent encore plus le contraste entre chant clair et growl qui pourra se révéler parfois assez peu net sur les côtés de la salle, mais également Swallow (Horror, Part 1), qui clôturera un set transcendant, applaudi comme il se doit par l’intégralité de la fosse.

Setlist: The Fight of Your Life (sur bande) – Enemy – 10 Silver Bullets – Falling World – Keep Your Heart Safe From Me – Woven Into Sorrow – Stone Wings – New Moon – This House Has No Home – Descending Winters – Swallow (Horror, Part 1)

 

Bien que les transports en commun soient assez peu conciliants pour les franciliens, l’accueil réservé par le public à Shores of Null, Draconian et Swallow the Sun était à la hauteur de leurs prestations exceptionnelles en ce mardi soir. Merci à nouveau à Garmonbozia Inc. pour nous faire vivre cette magie éternelle.

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