Review 1696 : Fimbulvet – Portale

Fimbulvet fête son vingtième anniversaire.

Pour l’occasion, le groupe Allemand créé par le multi-instrumentiste Stephan Gauger (tous instruments/chant, Surturs Lohe, ex-Demondriver, ex-Menhir) annonce la sortie de Portale, son cinquième album, chez Einheit Produktionen et Trollzorn Records.

L’album débute avec Schwelle zur Inbrunst, une introduction instrumentale et acoustique qui va progressivement faire place aux sons épiques avant de laisser Portale, le titre éponyme, placer saturation et agressivité. Chant saturé et choeurs clairs se mêlent pour donner toute son ampleur à cette composition majestueuse sans jamais renier la part de rage qui sommeille sur les couplets et dans les leads mélodieux, puis Neiding vient proposer des éléments Old School pour renforcer la puissance des riffs. A nouveau, les différentes voix s’unissent pour nous mener à ce passage plus doux, mais à nouveau la fureur refait surface avant Feuertod et son introduction apaisante, qui laisse l’atmosphère lancinante perdurer même lorsque les riffs saturés apparaissent. Les harmoniques froides se mêlent facilement à ce mélange pesant qui sait toutefois accélérer pour révéler des éléments plus tranchants, puis Krieg der Ratten nous entraîne dans sa marche martiale qui laisse le musicien jouer des riffs sombres et imposants, parfois nuancés par le chant clair. Le contraste entre passages majestueux et agressivité est extrêmement bien géré, en particulier sur le break lourd, suivi par Drachentor qui va également renouer avec un son très vif et saccadé, laissant les racines du Black Metal donner une énergie occulte au titre, tout en conservant les sonorités sombres. La quiétude viendra à nouveau nous envoûter sur Wie ein Blatt im Wind, une composition acoustique qui laisse les mélodies mystiques accueillir quelques parties vocales, mais elle sera une fois de plus brisée sur Der finst’re Poet, un morceau mélancolique et abrasif. On notera une grande diversité de chants sur cette rythmique maussade, puis c’est à nouveau la rage que le musicien laisse s’exprimer sur Traumfänger et ses riffs effrénés, qui freinent à peine pour laisser les leads placer les tonalités entêtantes qui se couplent facilement aux voix. L’album se referme avec Patron des Lebens, une composition qui laisse une douce mélodie s’enflammer lentement, pour finalement rejoindre des riffs accrocheurs, puis le chant et enfin la rage brute, qui finira par disparaître au loin.

Les influences Pagan et Black Metal du musicien lui permettent de faire de Portale un album fascinant, qui porte haut les couleurs de la rage, mais aussi de la mélancolie. Fimbulvet ne peut qu’être fier de cette sortie.

90/100

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