Tattva sort un nouvel EP.
Créé en 2020 dans le Sud de la France par le multi-instrumentiste J. (chant/instruments, 1789, Horoh, Invicta Miseria, ex-Infero Lasta), le projet nous a déjà offert deux EPs et deux albums avant d’annoncer la sortie d’Abysmes, un troisième EP, en Drakkar Productions et Viking Digital Music Distribution.
Abysmes, le premier titre, verra l’apparition de Brouillard (Transcendance) aux côtés du musicien pour développer ce son mélancolique et abrasif empli de noirceur, où les hurlements macabres prennent racine. L’ambiance reste pesante même lors des passages plus calmes, laissant la dissonance nous étouffer avant que les riffs n’accélèrent à nouveau en créant une vague de haine qui nous transporte jusqu’à Naufrage, un doux interlude où les mélodies s’entremêlent pour nous offrir un moment de répit. Le son reste ancré dans ses influences sombres, créant un voile mystérieux mais apaisant qui finira par s’estomper pour laisser Le Cri nous saisir à la gorge avec une approche Old School, transformant les parties vocales en apparitions fantomatiques dans cette brume éthérée. On notera quelques passages plus énergiques nuancés par des leads entêtants qui nous mènent à ce mur d’oppression intense et impénétrable, qui prendra fin avec des paroles angoissantes, suivies par Buddha 1, reprise du groupe Tchèque Cult of Fire, dont l’univers mystique et singulier colle à l’approche brute du projet tout en respectant fidèlement l’oeuvre originale, y compris les parties ritualistiques.
Avec Abysmes, Tattva continue son chemin entre Black Metal brut et ambiance liturgique. Si on retrouve parfaitement la rage blasphématoire des racines du style, les éléments aériens transforment le son en moment de recueillement.
85/100