Thulcandra ne craint pas la faucheuse.
Créé en 2003 en Allemagne par Steffen Kummerer (guitare/chant, Obscura), puis ressuscité en 2008, le groupe désormais accompagné par Erebor (batterie, Ordeal & Plight, Haradwaith, ex-Secrets of the Moon), M. Delastik (guitare, Haradwaith, The Soulscape Project) et Carsten Schorn (basse, Battue, Nailed to Obscurity, ex-Monster) annonce pour ses vingt ans la sortie de son cinquième album, Hail the Abyss.
L’album débute sans prévenir avec In The Eye Of Heaven pour nous emporter immédiatement au sein de sa tornade sombre. Les mélodies sombres et tranchantes nous offrent un univers froid et mélancolique qui accueille à merveille les cris fantomatiques au sein de sa charge épique, mais également dans les passages plus lents avant de laisser la rage s’enflammer avec Hail The Abyss, le titre éponyme. Riffs effrénés et leads lancinants se succèdent pour rythmer la composition avec une énergie intarissable, plaçant habilement quelques passages accrocheurs pour permettre au morceau de ralentir légèrement, mais la fureur gagne à nouveau les musiciens avant de leur permettre de nous offrir un moment de répit avec la courte At Night. Les mélodies envoûtantes prendront rapidement fin, laissant Velvet Damnation nous dévoiler des sonorités martiales complétées par des leads froids et entêtants, qui collent parfaitement aux accélérations sauvages dont le groupe nous abreuve allègrement, mais également aux parties plus modérées qui nous mènent à l’énergique On The Wings Of Cosmic Fire. La rythmique saccadée dévoile d’évidentes racines Black’n’Roll efficaces sans négliger le contraste entre chant rauque et mélodies envoûtantes, puis le mystère s’installe avec l’introduction d’Acheronian Cult qui combine murmures et harmoniques douces. La saturation n’est jamais loin, enflammant peu à peu la composition pour lui insuffler ces touches énergiques encadrées par les leads travaillés et l’ambiance majestueuse, puis As I Walk Through The Gateway laisse à nouveau les musiciens se déchaîner en nous offrant une introduction massive. Rapidité et sonorités tranchantes fusionnent pour donner une dimension dévastatrice au morceau avant de laisser des racines Old School œuvrer sur Blood Of Slaves, lui donnant une approche agressive pendant que les harmoniques entretiennent la noirceur des mélodies. Alors que l’on croit le titre terminé avec les quelques notes claires, la vague nous souffle à nouveau jusqu’au final apaisant, suivi par le tout aussi calme In Darkness We Descend, un interlude assez rythmé qui conserve toutefois les sonorités distantes avant de nous lâcher sur The Final Closure, une ultime composition qui met très clairement en avant la dimension majestueuse et imposante du son du groupe, alliée à une lenteur lancinante qui contraste avec les précédents titres plus agressifs.
Que ce soit dans la rage dévastatrice ou la quiétude glaciale, Thulcandra n’oublie jamais ses mélodies entêtantes. Avec Hail The Abyss, le groupe nous montre une fois de plus que son héritage vit toujours plus intensément grâce à des riffs inspirés et diablement efficaces.
95/100