Review 1826 : Dymna Lotva – The Land under the Black Wings: Blood

Dymna Lotva renaît.

Créé en 2015 en Biélorussie, puis relocalisé en Pologne, le groupe se compose de la vocaliste Nokt (chant/flûte/paroles, Aconitum, ex-Absence of Life) et du multi-instrumentiste Jauhien (guitare/basse/composition). Après deux sorties indépendantes, le groupe signe avec Prophecy Productions pour la sortie de The Land under the Black Wings: Blood, son troisième album.

A noter que le duo est accompagné par divers musiciens sur scène et pour l’enregistrement, notamment par Déhà (Cult of Erinyes, Drache, Imber Luminis, Maladie, Wolvennest…) à la batterie, et que nous utiliserons ici les traductions anglaises des morceaux, chantés et écrits à la base en biélorusse.

L’album débute avec l’envoûtante Come and See, qui place tout d’abord des mélodies aux sonorités slaves avant que la rythmique lancinante ne vienne nous étouffer, accompagnée par une sirène alarmante. Les hurlements naissent dans ces riffs entêtants, parfois aidés par quelques choeurs, puis Buried Alive propose un son clair apaisant, qui sera rapidement nuancé par les grognements en arrière-plan ainsi que les cris plaintifs empruntés au DSBM qui donnent une teinte désespérée à ce Doom lancinant. La douceur se reflète également sur Death Kisses Your Eyes, qui adopte un contraste des plus intense grâce à des riffs effrénés et des hurlements viscéraux, mais également des violons lents et des claviers majestueux et des mélodies entêtantes, mais le groupe nous entraîne sur Hell et son introduction dérangeante, qui mêle pleurs et voix d’enfant. Les cuivres participent également au côté inquiétant tout comme les cris de douleur avant un final relativement calme, suivi par Ashes, où les musiciens nous enveloppent dans leur écrin de quiétude avant de laisser la saturation l’alourdir tout en conservant cette approche apaisante. La noirceur s’intensifie avec le début de The Pit, où un sample vocal nous laisse progresser jusqu’aux vagues de haine pure, à peine entravées par les sonorités étouffées qui ne peuvent que laisser la tempête reprendre de plus belle pour nous conduire à Cruelty et à sa lourdeur infernale où les sonorités les plus calmes se transforment en frappes saccadées. La terreur règne une fois de plus dans les riffs plaintifs infestés de parties vocales étranges, et elle sévira également sur la mystérieuse Night Witches (Nachthexen) et ses éclats de fureur qui émergent d’entre les tonalités inquiétantes, que le groupe modère parfois avec des leads plus calmes. Le duo vocal nous abandonne un court instant avant laisser le chant saturé revenir en force sur Till the End et sa rythmique accrocheuse, qui même ralentie reste captivante tout en laissant place à une multitude de mélodies enivrantes ou vocifération enflammées qui s’éteignent finalement pour laisser place à Dead Don’t Hurt, qui laisse sa rythmique grandir peu à peu pendant que le chant clair apparaît avant de nous offrir une large diversité d’éruptions vocales. La quiétude prendra peu à peu le contrôle du titre avant de l’abandonner définitivement jusqu’à ce qu’Unquenchable ne lui donne une nouvelle chance de s’exprimer, puis d’être écrasée par ce hurlement déchirant, qui introduit la lente complainte. Les cuivres font une fois de plus leur apparition sur To Freedom, le titre le plus court de l’album, qui ne manquera pas de fusionner également les différentes voix pour recréer cet esprit de communion avant de laisser Blood refermer l’album grâce à des tonalités dissonantes et pesantes mêlées à des mélodies glaciales et des vagues de cris.

Dymna Lotva n’a pas son pareil. Entre racines Doom lancinantes, influences Post-Metal froides et éléments sombres du Black Metal, le duo a recréé avec The Land under the Black Wings: Blood un véritable coffre dans lequel reposer à jamais.

95/100

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