Review 1878 : Thy Art Is Murder – Godlike

La croisade de Thy Art Is Murder continue.

Créé en 2006 en Australie, le groupe mené par Sean Delander (guitare), Chris « CJ » McMahon (chant), Andy Marsh (guitare), Kevin Butler (basse) et Jesse Beahler (batterie) annonce la sortie de Godlike, leur sixième album, produit par Will Putney (Fit For An Autopsy).

Destroyer Of Dreams, le premier morceau, nous rassure immédiatement sur la lourdeur des riffs, la puissance des hurlements, mais également sur les sonorités aériennes développées par les mélodies en arrière-plan. Si l’introduction est plutôt tempérée, le reste du titre sera définitivement plus agressif, comme en témoigne l’explosion et les riffs saccadés nuancés par les sonorités lancinantes, mais la mélancolie sera anéantie lorsque Blood Throne frappera à pleine vitesse, accompagné par ses samples modernes. Le groupe conserve un groove brut sous son approche ultra-violente complétée par des cris sauvages parfois accompagnés de choeurs, et on constate que l’agressivité ne redescend pas avec Join Me In Armageddon, qui place tout de même quelques leads entêtants avant de laisser les musiciens nous dévoiler un véritable rouleau compresseur taillé pour la scène. Keres ne va absolument pas ralentir la machine en combinant rapidité et lourdeur, mais en incluant tout de même un solo tranchant sur la fin, avant de laisser place au dernier refrain puis à Everything Unwanted, qui débute avec une douce mélodie et les parties vocales en arrière-plan. Ce court moment de quiétude sera bien évidemment balayé par le blast et les riffs massifs, mais également des parties beaucoup plus sombres que de la violence pure, et que l’on retrouve également sur Lesson In Pain, dont l’atmosphère est beaucoup plus pesante sans jamais renier sa brutalité et ses racines Deathcore sauvages. Le break dévastateur fait son effet, tout comme le groove accrocheur permanent de Godlike, le titre éponyme, qui ne ménage pas son auditoire en enchaînant les riffs brusques sans aucun temps mort. L’album se poursuit avec Corrosion, un titre tout aussi violent qui laisse les guitares devenir beaucoup plus pesantes entre deux assauts, mais également placer une douce pause avant de resurgir à pleine puissance, puis Anathema vient nous molester cruellement avec une rythmique impitoyable, doublée par quelques harmoniques plaintives. On remarque une performance brutale du côté du chant, tout comme sur Bermuda, la dernière composition, qui tranche avec une rythmique d’abord très douce et solennelle, qui nous mène finalement à cette déferlante finale.

Ce n’est un secret pour personne : Thy Art Is Murder est un des groupes les plus appréciés du Deathcore grâce à la qualité de leurs titres, mais Godlike vient à nouveau renforcer cette réputation en proposant des titres rythmés et brutaux en toutes circonstances.

95/100

English version?

Quelques questions à Andy Marsh, guitariste du groupe Deathcore australien Thy Art Is Murder.

Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu te présenter, le groupe Thy Art Is Murder et toi, sans utiliser le mot « Deathcore » ?
Andy Marsh (guitare) : Bonjour, je m’appelle Andy Marsh et je suis le guitariste du groupe de Metal australien Thy Art Is Murder

Comment relies-tu personnellement le nom Thy Art Is Murder à l’identité musicale du groupe ?
Andy : Je ne le fais pas. À ce stade, le nom du groupe est associé à la musique de la même manière qu’une marque pourrait l’être, mais comme beaucoup de noms de groupes, il n’y a pas d’autre signification.

Le sixième album du groupe, Godlike, est sur le point de sortir, qu’en penses-tu ? Avez-vous déjà des retours ?
Andy : Je me sens très bien avec ce nouvel album. Comme beaucoup le savent, c’est la plus longue pause que nous ayons faite entre deux albums, et c’est ce temps qui a permis à de nouvelles idées de voir le jour. C’est de loin mon album préféré.

Comment résumerais-tu l’identité de Godlike en trois mots ?
Andy : Passé, présent, futur.

Comment s’est déroulé le processus de composition de Godlike ? As-tu remarqué des changements ou des évolutions par rapport à l’album précédent, Human Target ?
Andy : La composition s’est déroulée sur une période beaucoup plus longue et a été beaucoup plus intégrée que les efforts précédents. Par exemple, cette fois-ci, Jesse avait une batterie électronique dans la pièce avec Sean et moi, ce qui nous a permis d’avoir un retour rythmique immédiat pendant que nous travaillions sur les riffs.

Qu’en est-il de l’artwork, quelles étaient les lignes directrices et comment s’intègrent-elles à la musique que vous avez créée ?
Andy : L’idée de Godlike vient du passé, du présent et du futur. Je savais que nous voulions quelque chose d’ancien, mais dans un style très moderne ou futuriste. Pour la première fois depuis de nombreuses années, nous avons fait appel à un artiste différent (Bill Elis) qui utilise des techniques très modernes pour sculpter numériquement cette entité ancienne. Je suppose que l’on peut dire que l’album lui-même fait office de présent.

Où trouvez-vous l’inspiration pour créer votre musique ?
Andy : L’inspiration est partout si l’on y prête suffisamment attention. Principalement entre nous en tant que groupe, dans nos vies quotidiennes avec nos amis et nos familles, et parfois même dans les sons que l’on entend dans la rue.

La musique de Thy Art Is Murder est faite d’une violence et d’une lourdeur impressionnantes, mais on remarque aussi parfois des breaks groovy et des leads dissonants, comment trouvez-vous le bon équilibre pour vos chansons ?
Andy : Les chansons vous diront où les emmener. Nous aimons penser en termes de remplissage du paysage sonore dans une section particulière, de la manière dont elle semble avoir besoin. Notre producteur Will Putney est un excellent compositeur et il sait ce que nous recherchons, donc sa supervision et ses commentaires sont très utiles.

Est-ce que tu as une chanson préférée sur cet album ? Ou celle qui a été la plus difficile à réaliser pour l’album ?
Andy : C’est trop difficile de se limiter à une seule car nous aimons penser à l’ensemble de l’album. Je pense que la chose la plus excitante pour moi sur cet album, c’est que Sean a incorporé une partie de son inspiration à partir de sa MPC, ce qui a abouti au son le plus nouveau pour nous sur la chanson Bermuda.

Le groupe a déclaré que « les chansons abordent la façon dont les cycles de violence se poursuivent dans le temps et les sentiments de séparation ». Comment trouves-tu la bonne façon de parler de ces expériences ?
Andy : Je ne pense pas que nous aurions pu nous attaquer à un album comme Godlike il y a dix ans, nous étions tout simplement trop jeunes et trop égoïstes dans l’écriture de la musique et des paroles pour aborder des sujets aussi compliqués. Je pense qu’avec le temps vient la sagesse et nous avons été capables de transmettre ces idées sans trop réduire la chanson.

Vous avez travaillé avec Will Putney en tant que producteur, comment s’est passée cette expérience ?
Andy : C’est à peu près la même chose que pour les albums précédents, même si cette fois nous sommes venus plus souvent en studio, mais pour des périodes plus courtes. Nous venions et écrivions pendant quelques semaines à chaque fois, et il nous donnait des commentaires et des directives pendant que nous travaillions sur les bases du matériel. Nous nous connaissons tous beaucoup mieux après avoir travaillé ensemble si longtemps, alors c’était agréable de le voir nous laisser de l’espace lorsque nous essayions de travailler sur des idées plus farfelues, mais aussi s’impliquer davantage lorsqu’il savait que nous avions besoin de plus d’aide et de conseils.

Penses-tu t’être amélioré en tant que musicien et compositeur avec ce nouvel album ?
Andy : Je n’en suis pas sûr, de telles révélations ne se font généralement que quelque temps après que l’album ait été achevé et ait fait l’objet d’une tournée. J’aime à penser que Sean, Jesse et moi sommes devenus une équipe créative plus soudée sur cet album et j’ai hâte d’en faire un autre avec eux.

Cet album sortira sur Human Warfare, votre propre label. Comment se passe cette expérience, plutôt que de travailler avec quelqu’un d’autre ?
Andy : C’est une expérience très amusante, mais qui n’est pas sans défis. Les plus importants viennent évidemment du fait que nous avons dû remplacer toute une équipe de collègues de notre ancien label Nuclear Blast, puis des finances du projet. En dehors des défis, c’est incroyablement gratifiant et cela nous permet une totale liberté créative et une grande flexibilité en ce qui concerne le marketing et le planning du projet.

J’ai eu la chance de voir le groupe sur scène plusieurs fois en France, comment vous sentez-vous lorsque vous êtes sur scène ? Que pensez-vous du fait de jouer en France ?
Andy : Quand nous sommes sur scène, c’est une expérience assez incroyable, quelque chose que l’on pourrait appeler un état de fluidité. Parfois, cela peut être difficile s’il y a des facteurs externes tels que des problèmes d’équipement, de salle ou de maladie au sein de l’équipe, mais sinon, c’est une sensation incroyable de jouer la musique et de voir la réaction sur les visages, là, tout de suite. C’est très différent de sortir un album et de voir les gens l’apprécier dans l’intimité de leur foyer. J’adore jouer en France, la nourriture, le vin et la culture de ce pays m’inspirent depuis de nombreuses années, et les Français étendent manifestement leur passion à la musique.

Vous avez également une tournée européenne prévue en octobre, comment vous préparez-vous pour cette tournée ?
Andy : Avec BEAUCOUP de travail. Cette tournée est de loin la plus grande tournée en tête d’affiche de notre carrière et avec elle, il y a des opportunités excitantes mais aussi plus d’endroits où des erreurs et des mauvais calculs peuvent se produire. Nous avons préparé notre équipement, nous-mêmes et planifié cette tournée depuis très longtemps, donc j’espère qu’elle sera notre plus grande réussite à ce jour.

Y a-t-il des musiciens ou des artistes avec lesquels tu aimerais collaborer ? Que ce soit pour une chanson ou peut-être plus.
Andy : Dans le cadre du Heavy Metal, je suis heureux de collaborer avec Sean, Will et Jesse tant que nous pouvons continuer à le faire ensemble. Nous faisons la musique que nous aimons et nous nous sommes mutuellement influencés pendant tout ce temps.

Si tu devais organiser un concert pour la sortie de Godlike, avec quels groupes aimeriez-vous jouer ? Je te laisse créer une affiche avec Thy Art Is Murder et trois autres groupes !
Andy : Cet automne, vous verrez en Europe Thy Art Is Murder, Whitechapel, Fit For An Autopsy et Spite. Il n’y a pas d’affiche plus excitante pour moi.

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