Review 1899 : Kaamosmasennus – Le jour ne se leve plus

Imaginez un projet d’études qui prend vie.

Kaamosmasennus a été créé en France en 2018 par Julien J. Neuville (Salaman Isku) lors de ses études de Master 2 sur le Funeral Doom Metal Finlandais, que vous pouvez retrouver ici. Suite à ce mémoire, il entreprend un long voyage hivernal en Finlande, suivi par une dépression saisonnière, qui donne son nom au projet, et signe avec Bitume Prods pour la sortie de Le jour ne se leve plus, son premier album.

Le voyage dans la mélancolie débute par la mélodie apaisante qui révèle L’Esprit de l’Hiver, puis la saturation et les claviers majestueux rejoignent le riff entêtant. Les cris fantomatique sortent péniblement de la brume sonore, qui adopte parfois des sonorités enchanteresses plus calmes avant de revenir accompagnée par une lourdeur lancinante et des leads glaciaux qui apportent la touche dissonante qui sera finalement absorbée par le final intense, avant que l’atmosphère ne s’essouffle à nouveau pour laisser First Snow nous offrir sa quiétude. La rythmique lente et hypnotique rejoindra la mélodie, suivie par un clavier aérien puis par deux mélodies distinctes qui emplissent l’air avant le retour de la saturation imposante qui nous accompagnent jusqu’aux derniers instants du titre, juste avant que Kaamosmasennus ne vienne assombrir l’atmosphère avec ses airs planants. Quelques influences Black Metal se joignent au mélange apathique, qui verra le chant revenir après quelques pas dans le paysage glacial, progressant péniblement sous les riffs maussades avant que le final ne dévoile également des leads plus perçants, qui s’éteindront à leur tour pour laisser La symphonie des éléments nous envoûter à son tour. Alors que les titres précédents étaient totalement empreints de tristesse, on sent une sorte de gaîté retrouvée sur cette composition, que ce soit via les sonorités plus lumineuses des claviers ou le contraste avec les leads qui se fait plus important, laissant à nouveau le chant épaissir la base rythmique, qui va adopter un pattern plus enjoué avant que les claviers ne nous accompagnent vers le néant.

Grâce à son expérience de recherche, Kaamosmasennus connaît et maîtrise les codes du Funeral Doom à la finlandaise, et le musicien les applique à la lettre, que ce soit via son instrumentale glaciale, ses claviers imposants ou ses cris brumeux. Le jour ne se leve plus est une bonne entrée en matière.

80/100

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