Review 1922 : Endstille – DetoNation

Endstille met fin à dix ans de silence.

Depuis son précédent album en 2013, le groupe allemand a bien évidemment joué en live, mais malgré une annonce en 2015, rien ne sort. En 2023, Lars Wachtfels (guitare, Tauthr), Cruor (basse, Diabolisches Werk, Tauthr, Dysangelium), Mayhemic Destructor (batterie, Tauthr) et Zingultus (chant, Desecration, Graupel, Morast, Graven) signent avec Ván Records pour la sortie de DetoNation, leur neuvième album.

New World Lethargy nous plonge immédiatement dans ce Black Metal martial et agressif qui nous avait manqué. Les cris rauques et les harmoniques dissonantes s’unissent pour renforcer la base solide avant qu’une mélodie mélancolique ne nous parvienne, permettant au groupe de nous laisser souffler avant de reprendre de plus belle en nous menant à Jericho Howls et son sample introductif, sur lequel la guitare s’exprime déjà. Le titre est légèrement plus aérien que le précédent lors des harmoniques enivrantes, mais le groupe est habité de la même violence qu’il y a dix ans, comme le prouvent les riffs intransigeants que l’on retrouve sur Tochnit Aleph et son approche froide où la rythmique régulière avance à bonne allure. Les accélérations collent parfaitement à la puissance de frappe des musiciens qui vont à nouveau nous saisir à la gorge avec l’étouffante Destined to Silence qui nous roule consciencieusement dessus en laissant quelques leads plus entêtants et malsains se joindre à la marche. Vigilante Justice va laisser les musiciens adopter des patterns légèrement plus doux, notamment grâce à sa longueur, plus propice aux harmoniques glaciales que l’on retrouve entre deux éruptions de fureur, alors que Pro Patria Mori retrouve le son Old School agressif à souhaits qui frappe sans prévenir, peu importe les moyens, accompagné par des cris morbides. Le groupe ralentit à nouveau pour Victorious, une composition relativement lancinante où les parties vocales apparaissent telles des spectres sur un champ de bataille dévasté, qui finira par être mitraillé par DetoNation, le titre éponyme, qui revient dans la dévastation la plus pure grâce à ses tonalités foudroyantes. Comme à son habitude, c’est avec le plus long des titres que l’album se termine, laissant Endstille (Weltkrieg) offrir à une voix samplée une rythmique presque apaisante et enivrante, laissant tout de même un hurlement fantomatique apparaître, marquant une dynamisation des riffs jusqu’à ce que le cataclysme ne prenne fin.

Si le silence d’Endstille fut long, son retour est d’autant plus triomphant. Le groupe n’a pas perdu sa flamme, que ce soit dans les parties les plus virulentes et agressives, ou dans les riffs les plus froids et aériens. DetoNation est le digne successeur de leur discographie.

95/100

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