Review 1934 : Linus Klausenitzer – Tulpa

Linus Klausenitzer annonce enfin son premier album solo.

Connu pour sa maîtrise de la basse, qu’il exerce et a exercé au sein de formations renommées comme Alkaloid, Obsidious, Eternity’s End ou encore Obscura, le musicien se charge également des claviers sur Tulpa, qui voit le jour chez AOP Records en 2023.

L’album est enregistré avec Hannes Grossmann (Alkaloid, Tryptikon, ex-Necrophagist, ex-Obscura…) à la batterie, Ian Waye (Soreption) aux guitares, Javi Perera (Obsidious) au chant et Vanesa Jalife au piano, ainsi que Roland Grapow (Masterplan, ex-Helloween), Aaron Homma (Annihilator, Killitorous), Philippe Tougas (First Fragment, Chthe’ilist, ex-Serocs…), V. Santura (Triptykon, ex-Dark Fortress), Dee Dammers (U.D.O.), Chris Hermsdörfer (Beyond the Black, Serenity) et Nicolas Alberny (Gorod) en tant qu’invités.

King Of Hearts débute avec une guitare acoustique mélancolique suivie par la basse de Linus, qui nous emporte vers une rythmique aux accents Death Metal Progressif, ainsi que des parties vocales puissantes. Les nombreuses harmoniques entêtantes se relaient pour n’octroyer aucun temps mort, même lors des ralentissements où il y a toujours quelque chose à écouter, tout comme sur Axiom Architect où le son se montre nettement plus virulent tout en conservant sa complexité et ses mélodies incessantes. On retrouvera notamment un passage où deux parties leads différentes s’entrechoquent avant de revenir à la rythmique travaillée qui nous mène à Our Soul Sets Sail et à son introduction mélancolique, suivie par une base saccadée et des harmoniques aux influences Heavy qui complètent l’approche agressive. Les deux voix se rejoignent sur le refrain, mais elles laissent sans difficulté place à l’instrumentale avant de revenir nous conduire à la courte Sehraff qui laisse les musiciens conjuguer rage avec des éléments plus aériens pour mettre en avant sa diversité. Sword Swallower propose une approche assez Old School dans un premier temps, mais on se rend rapidement compte que la lourdeur est également de mise sur ce titre, puis c’est avec douceur que les musiciens nous entraînent sur Sister in Black, une composition instrumentale assez courte mais relativement joyeuse. Les ténèbres referont assez rapidement surface avec The Devil’s Tongue, un titre nettement plus sauvage qui va mêler habilement des éléments agressifs et l’habituelle complexité des musiciens sur des patterns accrocheurs, puis des Queen Of Hearts retourne vers les sonorités énergiques sans toutefois oublier la puissance brute et la folie. Le duo vocal clair/saturé fera une nouvelle fois des merveilles, mais c’est avec les parties torturées que l’on ressent le plus l’investissement du vocaliste, alors que l’on retrouve des éléments plus agressifs sur Dig Deeper et son alternance entre riffs bruts et mélodies dissonantes épiques. Le titre passe relativement vite, et cèdera sa place à Lunar Assailant, la dernière et plus longue des dix composition, où les musiciens vont se démener pour enchaîner les différentes atmosphères qu’ils sont capables de créer tout en mettant à profit toutes leurs capacités pour nous tenir en haleine jusqu’à la dernière note de piano.

La réputation de Linus Klausenitzer le précède, et l’annonce de son album solo a déjà fait couler beaucoup d’encre. Le casting de Tulpa fait rêver, et les musiciens sont parvenus à sublimer les créations du bassiste de la meilleure des façons.

90/100

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