Review 1953 : Kaunis Kuolematon – Mielenvalta

La froideur finlandaise renaît avec Kaunis Kuolematon.

Signés depuis leur précédent opus chez Noble Demon, le groupe composé d’Olli Saakeli Suvanto (chant, Tomb of Finland, End of Aeon), Mikko Heikkilä (guitare/chant, Dawn of Solace, ex-Sinamore), Ville Mussalo (guitare, End of Aeon), Jarno Uski (basse, End of Aeon, ex-Sinamore) et Miika Hostikka (batterie, ex-Sinamore) annonce en 2023 la sortie de Mielenvalta.

L’album débute avec la douceur de Surussa Uinuva, brisée par des hurlements viscéraux et une rythmique imposante qui explose d’un seul coup avant de laisser sa mélancolie rejoindre la vague de puissance brute. Les claviers apportent cette touche de beauté glaciale aux riffs agressifs, que l’on retrouvera ralentie sur Elävältä Haudattu, un titre aux touches lancinantes et entêtantes majestueuses qui accueilleront quelques parties de chant clair pour contrebalancer avec les parties les plus violentes. L’oppression prend une toute autre teinte sur ce titre parsemé de passages apaisants, et on la retrouve également avec des nuances différentes sur Peilikuva, un titre relativement sombre qui propose sur une première partie une quiétude enchanteresse avant de laisser une vague de lourdeur nous submerger. Le chant clair garde toutefois la tête hors de l’eau, autorisant un duo saisissant à nous mener à Mielenvalta, le titre éponyme, et à son introduction incroyablement calme, comparée à l’ouragan qui suit, alliant riffs saccadés, double pédale et diverses interventions vocales, y compris celle d’une femme. Le groupe repart dans ses tonalités aériennes avec Nyt olet poissa, qui débute d’abord en son clair avant de se parer d’une saturation mélodieuse suivie par les parties vocales qui arpentent la lente rythmique. La composition n’est pas la plus courte, mais elle passe relativement vite, et redonne naissance à l’oppression sur Maan varjoisan puolen, dévoilant une rythmique obsédante mais également assez malsaine qui saura tout de même laisser place à des harmoniques plus lumineuses, mais aussi à cette vague finale qui balaye tout sur son passage. L’atmosphère s’apaise à nouveau avec Aallot, un titre dont les tonalités enjouées se greffent parfaitement à l’approche lente qui se renforce soudainement pour devenir plus pesante, mais le son s’éteindra bien vite pour laisser place à Pahatar, dont les tonalités en arrière plan finiront par exploser pour emporter notre esprit dans les tréfonds asphyxiants grâce à ses riffs épais. On retrouvera également quelques claviers horrifiques qui contribuent à l’ambiance avant d’accéder à Hukkunut sydän, la dernière composition, qui laisse tous ses éléments se rejoindre et danser en harmonie tout au long de ses huit minutes, passant naturellement de la quiétude la plus pure à des éléments beaucoup plus massifs.

La magie de Kaunis Kuolematon reprend vie avec Mielenvalta, un album certes long, mais qui tire profit de chaque seconde pour nous envoûter et nous entraîner dans ce paysage aussi glacial qu’intense et merveilleux.

95/100

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