Review 1971 : The Color of Rain – Oceans Above

The Color Of Rain se dévoile avec un premier album.

Intitulé Oceans Above, il mélange les influences extrêmes et diversifiées des trois musiciens néerlandais Gerhans Meulenbeld (guitare/paroles/composition, Sad State of Decay, ex-As Empires Fall), Devi Hisgen (chant/effets, Cthulhuminati, Teitan) et Floris Velthuis (batterie/basse/claviers, Schavot, Asgrauw, Meslamtaea), et sort chez Void Wanderer Productions en 2023.

L’album débute par la courte mais étrange introduction de Cult Of The Cosmic Flood, qui va rapidement laisser place à un mélange dissonant et lancinant peuplé de hurlements viscéraux qui s’intègrent parfaitement au chaos ambiant. On retrouve des passages beaucoup plus directs où les mélodies n’en font qu’à leur tête, mais aussi des parties très calmes plus “conventionnelles” où le chant clair apparaît avant que le tout ne s’enflamme à nouveau, puis c’est avec Corrosion Of The Flesh et ses touches mélancoliques que le son reprend vie en nous entraînant dans sa noirceur. L’accalmie centrale nous permet de digérer la déferlante avant d’encaisser la suivante qui frappe sous son voile maussade avant de laisser place à Oceans Above, le très entêtant titre éponyme, qui suivra un schéma assez similaire en nous étouffant avec une rythmique complexe suivie de touches de douceur. Le groupe ajoute tout de même une touche imposante à ses moments les plus virulents, alors que ce sont des influences Prog que l’on remarque dès le début de Guiding Lights To Eden, une composition qui développe le parfait équilibre entre l’agressivité et la quiétude, tout en drapant ses riffs d’un voile de tourment permanent, qui disparaît à peine sur la fin. Les harmoniques planantes reviennent sur Translucence, mais elles sont régulièrement absorbées par ces vagues d’obscurité sans fond d’où émergent les cris déchaînés qui ne font que renforcer le contraste avec les paroles plus plaintives. Le groupe semble nous inviter à prendre part à une cérémonie occulte avec Pillars Of Creation, un titre aux riffs saccadés bruts mais parfois très complexes qui nous étouffent avant de laisser un murmure nous guider à Urban Misanthropy et son approche beaucoup plus calme qui se confirme même lorsque la saturation frappe. Les leads lumineux empruntés au Post-Black sont parfaits pour compléter la fureur ambiante, mais également les parties vocales plus inhabituelles qui tempèrent le morceau, avant de laisser brutalement place à Darkness Cloaks The Cradle et son mélange toujours aussi disparate qui n’hésite pas à piocher dans des sonorités Old School pour finalement s’ancrer dans le silence et clore l’album.

The Color Of Rain est un groupe à l’identité aussi riche que complexe. Oceans Above va en rebuter plus d’un avec ses nombreux contrastes, mais ceux qui se donnent la peine de comprendre sa folie créatrice sont face à une mer de possibilités.

85/100

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