Review 1978 : Mortuary Drape – Black Mirror

Lever de rideau pour Mortuary Drape.

Un an seulement après la sortie de son dernier EP, le groupe italien composé de Wildness Perversion (chant/batterie), S.C. (basse, ex-Controsigillo, ex-Drakkar), S.R. (guitare), DC (guitare/chant) et M.T. (batterie, Dark Redeemer, Mortado, ex-Aleph) annonce la sortie de Black Mirror, son sixième album, chez Peaceville Records.

L’inquiétante Restless Death est la première à nous parvenir, laissant un piano lugubre accompagner des murmures effrayants avant qu’une rythmique Old School n’apparaisse soudainement pour donner une voix à la violence. Le groupe sait également créer des sonorités majestueuses, comme ce break plus lent et aérien qui nous emporte jusqu’à The Secret Lost et son approche énergique qui s’allie à merveille avec les claviers imposants. Les influences empruntées au Heavy, au Death et au Black se fondent ensemble pour créer une tempête de sonorités accrocheuses avant que Ritual Unction ne prenne la suite, imposant ses propres racines tout en restant cohérent avec l’approche solide et régulière que le groupe propose. Les harmoniques de basse reviendront sur Drowned in Silence, un titre guidé par des parties vocales relativement insistantes et rauques pendant que l’instrumentale conserve toute son énergie avant de laisser place à la douceur sur Into the Oblivion, une composition assez courte mais qui renoue rapidement avec un rythme rapide et des riffs saccadés. Rattle Breath démarre assez lentement avec un mélange de lourdeur et d’oppression, mais le groupe va naturellement lui injecter sa touche malsaine en plus des murmures sombres, puis c’est avec Nocturnal Coven que les musiciens placent des sonorités mélodieuses et planantes sur une base vive. La basse joue un rôle très important dans les harmoniques de ce morceau, leur donnant une fluidité impressionnante, alors que Mistress of Sorcerer rend aux guitares la place d’honneur en adoptant des patterns Thrash survoltés et fédérateurs. Le groupe ne ralentira que sur la fin, proposant une introduction assez calme sur The Unburied, mais une fois de plus les musiciens finissent par accélérer pendant que les vociférations morbides nous hantent régulièrement avant de laisser l’angoisse ressurgir progressivement sur Fading Flowers Spell et ses mélodies entêtantes, que l’on retrouve à la fois dans l’introduction et au cours de ce qui se transforme finalement en charge effrénée. Black Mirror nous autorise un moment de quiétude avant d’injecter noirceur et sons dissonants à sa douce mélodie, puis le son s’éteint lentement dans le vide.

Bien que leur dernier EP soit passé relativement inaperçu, il a marqué le retour de Mortuary Drape, qui se confirme avec l’excellent Black Mirror. Les influences Old School vieillissent bien, et elles continuent de hanter les riffs du groupe à la perfection !

90/100

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