Review 1981 : Herzog – Furnace

Herzog sort de l’ombre pour présenter son premier album.

Créé en Belgique par Asgeir Amort, le groupe reste un long moment à l’état de projet. Avec l’aide du producteur renommé de la scène Déhà et du batteur Hochofen, Furnace voit le jour en 2023 chez Amor Fati Productions.

L’album débute par l’étrange Loss of Utopia, une introduction assez sombre au sein de laquelle nous progressons très lentement, jusqu’à atteindre une touche légèrement plus lumineuse avant qu’Acheminement ne nous révèle dissonance et lourdeur. La guitare brute se mêle à une rythmique lancinante, renforcée par des hurlements caverneux, laissant les influences Black Metal prendre le dessus lors des accélérations massives avant que les racines Doom n’apaisent à nouveau le son. Les mélodies aériennes se renforcent avec Melted Tesseract, où les cris deviennent plus stridents pour accompagner les sonorités glaciales, donnant au titre une toute autre teinte bien que le mix conserve son approche Old School tout comme sur Oath of Weakness, où la fureur est remplacée par une mélancolie morne et pesante. La marche saccadée accélère parfois, devenant sur la fin une course aussi déchirée que déchirante sous un voile ténébreux et étouffant qui s’essoufle pour laisser place à la longue et majestueuse The Craftsmen, qui laisse ses harmoniques hurlantes voler au dessus d’une base rythmique imposante, qu’elle soit lente ou rapide. Le chant sera absent jusqu’à la dernière note de cette tornade instrumentale changeante, mais il reviendra hanter l’inquiétante All Rites, ajoutant des vociférations d’outre-tombe à des riffs pesants et entêtants, auxquelles les musiciens ajoutent des mélodies crasseuses. La composition prend assez vite fin, nous laissant avec les multiples hurlements possédés d’Oath of I, un titre assez rythmé qui alterne habilement les parties vocales pour en faire un véritable hymne de désespoir intense. La rythmique s’embrase vers la fin, juste avant de nous laisser avec les claviers d’Oath of Us, une outro qui prend doucement de l’ampleur pour devenir presque épique avant de se briser net, signant la fin de l’album.

Herzog affirme sans mal ses racines Old School sombres et abrasives. Bien que le mix rebutera les moins aguerris, la noirceur de Furnace est fascinante, laissant les musiciens nous hypnotiser en exprimant toutes sortes d’émotions avec ce recueil viscéral.

90/100

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