Une fois n’est pas coutume, je vais ce soir sortir des mes habitudes et de ma zone de confort avec le concert d’un groupe qui a piqué mon intérêt au Hellfest de cette année : SKYND. Très moderne, typé Industrial et Trap Metal, le groupe parcourt actuellement l’Europe avec pour invités une formation dont je ne connais absolument rien : Knife Bride. Le lieu de cette histoire horrifique ? Le Trabendo.
Peu après avoir pris place dans le pit photo, ce sont les cinq musiciens de Knife Bride qui prennent place sous des lumières relativement peu clémentes pour nous faire revivre notre adolescence. Malheureusement, le début de leur set sera placé sous le signe des réglages : les micros de Lauren (claviers) et Sean W (guitare), également préposés aux choeurs pour soutenir Mollie (chant), sont très largement sous-mixés, et on ne pourra les entendre qu’au deuxième et troisième titres respectivement. Au-delà de ce petit souci technique, la rythmique tenue par Craig (basse) et Sean M (batterie) reste efficace, et bien que tout comme moi, la majorité du public ignore qui ils sont, le quintet britannique parvient à séduire cette fosse très statique qui les découvre. On notera quelques harmoniques travaillées à la guitare pour donner à ce mélange de Metal Alternatif/Gothique une touche d’énergie, tout comme les séances de headbang que guitariste et bassiste se partagent pendant que les autres dansent sur scène avant de nous remercier. Un show assez court, mais accrocheur, qui semble avoir ravi les musiciens !
Setlist : Sacrifice/Surrender – Grenade – Melancholia – Die Alone – Smother (Make Me Suffer) – Fang Dummy – Permanent Smile
La scène est dépouillée pour permettre à SKYND, qui évolue en trio, de prendre possession de son espace de jeu. Si les fans hurlent déjà lorsque Father (claviers/basse) et le batteur entrent sur scène, à moitié cachés par la pénombre, imaginez donc la folie lorsque Skynd (chant) prend place derrière son pied de micro. Le show débute dans les tonalités Industrial froides, permettant à la vocaliste d’arpenter la scène de manière robotique, n’hésitant pas à s’accroupir ou à fixer les premiers rangs lorsqu’elle ne chante pas, alimentant la fascination du public qui n’a d’yeux que pour elle. Les lumières, relativement calmes lors des couplets, deviennent littéralement folle lors des refrains accrocheurs que l’assemblée reprend tout en dansant en rythme, découpant les silhouettes du trio tout au long d’une setlist qui regroupe visiblement tous les tubes du groupes, parfois entrecoupés par de discrets “thank you”. Chaque morceau a droit à son ambiance propre : la tristesse pour Michelle Carter, l’énergie brute pour Robert Hansen, la terreur pour Armin Meiwes… et chaque émotion est parfaitement interprété par la chanteuse, dont le maquillage effrayant renforce la distance entre la musique et son avatar, qui n’hésitera pas à jouer avec son pied de micro, ou même avec une canne sur John Wayne Gacy tout en chantant la quasi-intégralité des parties vocales. Alternant entre leurs instruments et des claviers ou samplepads, les musiciens restent principalement dans l’ombre, ne remuant qu’à de rares occasions au début, mais le bassiste finira par aller jouer devant le kit de batterie vers la fin du show, qui s’achèvera avec la sombre et dérangeante Gary Heidnik, ou la voix de Jonathan Davis (Korn)retentit également dans les samples. La performance est bien entendue acclamée par l’intégralité de l’assemblée, et on peut apercevoir quelques baguettes ou médiators voler peu avant que le groupe ne quitte la scène.
Setlist : Richard Ramirez – Elisa Lam – Michelle Carter – Robert Hansen – Bianca Devins – Aileen Wuornos – Armin Meiwes – Jim Jones – John Wayne Gacy – Marshall Applewhite – Columbine – Edmund Kemper – Tyler Hadley – Gary Heidnik
La foule se masse très rapidement vers le stand de merchandising, où Skynd et Knife Bride sont présents pour signer quelques autographes ou prendre des photos avec les plus courageux. Je m’attendais à un peu plus de monde pour cette soirée, ouverte avec les tonalités Alternatives de Knife Bride, suivi du théâtre macabre de SKYND, mais le froid a probablement découragé ceux qui ne s’attendaient pas à l’excellente performance du soir ! Merci à Live Nation France pour l’organisation du concert, que je recommande à tous, ainsi que l’accréditation photo.