Review 1996 : Genus Ordinis Dei – The Beginning

Assistons à la renaissance de Genus Ordinis Dei.

Après trois albums, le groupe italien mené par Niccolò “Nick K’” Cadregari (guitare/chant) et Tommaso “Tommy” Monticelli (guitare/claviers) recrute Nicola Pedrali (batterie, Elarmir, ex-Helion) pour parfaite la création de The Beginning, son quatrième album, qui sort chez Eclipse Records.

La basse a été enregistrée par Danilo Arisi (Avelion, ex-Embryo), membre live.

Aeternus, le premier titre, confirme rapidement avec ses tonalités imposantes mais toutefois infusées d’une certaine mélancolie l’évolution du groupe : les riffs solides et saccadés se teintent d’une touche Prog reconnaissable, renforcées par les orchestrations. Les influences Groove/Metalcore sont toujours présentes pour créer une base efficace, ainsi que les parties mystérieuses que l’on retrouve sur la fin du titre, avant que Changing Star ne vienne placer ses mélodies énergiques entrecoupées par des passages plus majestueux. Le morceau reste accrocheur et rythmé, laissant les différentes parties de chant apparaître en temps voulu, annonçant même ce final plus tribal avant Genesis, un titre assez lancinant dont la lente marche entêtante résonne sous les cris et refrains plus accessibles, toujours soutenus par les claviers. Le groupe nous accorde un moment pour souffler avec Chant Of The Water et sa douce mélodie accompagnée de murmures, puis The Divine Order reprend la charge avec des tonalités guerrières épiques, suivie par une explosion furieuse, et l’arrivée de tonalités mystérieuses et d’une dissonance enchanteresse. Les musiciens célèbrent le retour de la violence après le milieu du titre, mais c’est dans l’apaisement qu’ils nous conduisent à Blackstone et son énergie brute, contenue par des patterns saccadés qui restent efficaces, entrecoupés de passages aériens. On retrouve les influences Pagan sur l’introduction de We Are The Strangers, mais c’est avec une véritable puissance que le groupe attaque, suivie par des refrains intenses et un break massif, avant de laisser Shaman faire redescendre la pression avec des sonorités ritualistiques suivie d’une rythmique assez calme et entêtante. La rage s’enflamme à nouveau sur The Dragon And The Sword, une composition solide au groove accrocheur qui laisse le chant saturé mener la charge à travers des riffs lourds avant de se transformer en dissonance planante sur For A New God. Le titre adopte des patterns plus lents et calmes tout en laissant le vocaliste se déchaîner avant que les orchestrations ne deviennent plus importantes en s’intégrant à la rythmique, qui finira par s’apaiser pour accentuer le désespoir avant Chant of the Wind, un interlude plutôt doux. Cette quiétude sera une dernière fois brisée pour permettre à The Fortress Without Gates de nous dévoiler ses sonorités impressionnantes forgées dans des riffs efficaces et des samples solennels qui ne s’arrêtent que pour laisser le break apporter un court moment de flottement avant de repartir pour le final.

Genus Ordinis Dei a mis les trois années qui séparent The Beginning de son prédécesseur pour construire un son d’une toute autre ampleur. Leur base était déjà très efficace, mais elle se révèle définitivement plus imposante sur cet album.

85/100

English version?

Laisser un commentaire