Review 2028 : Sacrimoon – I’m Gonna Miss You

Sacrimoon pleure encore.

Créé en 2012 par le musicien mexicain Nergot (Ars Goecia, Broken Life, Lifeless…) rejoint deux années plus tard par la vocaliste italienne Kjiel (chant/parole, Eyelessight, Lifeless, Notturno…), le groupe dévoile en 2023 la sortie de son troisième album, I’m Gonna Miss You, chez Talheim Records.

L’album débute dans la mélancolie avec Y.O.U. (Years of Unhappiness), puis les patterns accrocheurs se mettent peu à peu en place avant d’accueillir les leads dissonants et les hurlements désespérés. Les tonalités lancinantes vont disparaître avec Disconsolatenes et ses riffs plus rapides, laissant batterie et harmoniques tranchantes s’allier pendant que la chanteuse nous propose des cris brumeux pour mener la charge, parfois même en l’absence de guitares pour créer un son plus brut, alors que Too Late to Be Saved, le titre suivant, est beaucoup plus calme. Il reste ancré dans cette atmosphère maussade et saisissante, jouant sur un tempo plus lent pour construire son oppression avant de la briser sur le final en nous menant à End Sweet End. La composition revient naturellement à un contraste entre la base régulière aux leads enivrants et les cris de douleur virulents, puis c’est avec une guitare criarde qu’elle nous mène à Don’t Bring Me Back et à ses riffs obsédants sur lesquels la vocaliste se déchaîne où murmure. Le groupe change d’approche avec Colgado de esta melancolía gris, commençant à nous bercer avec une douce mélodie en chant clair, mais le son sera bien évidemment amené à changer au cours de ces douze minutes, comme lorsque les voix rejoindront la lente complainte où quelques samples apparaissent également pour virevolter avec les leads avant de rejoindre le calme, puis I’m Gonna Miss You, le titre éponyme. On constate une énergie Punk, à laquelle les musiciens apposent leur touche de noirceur évidente, mais ils retournent bien vite à leur habituelle tristesse sur The Unsent Letter, une ultime composition de dix minutes où les pleurs complètent la dissonance et les hurlements pour nous accompagner jusqu’à ce sample final qui conclue l’album.

La tristesse et la noirceur de Sacrimoon se développe avec une approche Old School, parfois même simpliste du DSBM. L’alliance des deux musiciens est toutefois très parlante sur I’m Gonna Miss You, et l’album plaira sans doute aux initiés.

75/100

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