Je viens de découvrir Kill the Thrill.
Créé en 1989 en France par Nicolas Dick (chant/guitare/lapsteel) et Marylin Tognolli (basse), le groupe compte également sur la batterie de François Rossi pour donner vie à Autophagie, leur nouvel album, qui sort via Season of Mist.
Première chose à savoir : je ne suis absolument pas familier avec le mélange du groupe, qui prend ses racines dans l’Industrial, le Post-Punk et la New Wave française. C’est d’ailleurs l’un de mes véritables premiers contacts avec ces styles, que j’apprécie de loin depuis des années, plutôt en tant que musique d’ambiance que véritable écoute attentive.
L’instrumentale minimaliste met en avant la voix puissante et démonstrative de Nicolas Dick, qui n’hésite pas à clamer son message en français, complétée parfois par quelques choeurs selon les morceaux, rendant le mélange encore plus expressif. Si certains titres comme Tout va bien se terminer, Le dernier train ou Capitan sont relativement longs, ils sont également très progressif, devenant peu à peu majestueux et presque oppressants, alors que d’autres sont plus courts et motivants, comme A la dérive, Je suis là ou encore Les enfants brûlent, une composition beaucoup trop calme. Autophagie, le titre éponyme, m’a marqué par son contraste entre un pessimisme évident et apathique côté paroles et des touches lumineuses dans les riffs, créant une base instrumentale presque imprévisible. Dès la lecture de son titre inhabituel, Clusterheadache m’a immédiatement interloqué, et son écoute a confirmé son caractère singulier où des pointes de rage manquent d’exploser, à l’inverse d’Ahan, dernier titre qui place des samples vocaux à priori sans aucun lien pour clore l’album dans le mystère.
L’expérience est certes étrange, mais loin d’être inintéressante. L’univers de Kill the Thrill est en tous points différent de mes habitudes musicales, mais la froideur minimaliste et la conviction du discours des musiciens m’ont convaincu. Autophagie est un album qui vous parlera plus ou moins selon vos goûts personnels, mais qui ne peut vous laisser indifférent.
80/100