Le mois de février vient de débuter, et c’est dans la crasse musicale qu’il va s’inscrire pour ma part. Les fautifs ? LLNN, qui reviennent à Paris après 6 ans d’absence. Accompagnés par Sugar Horse, ils vont investir un Glazart rempli pour réitérer leur performance triomphante du Hellfest de l’an dernier, chapeauté par le Post In Paris.
J’arrive donc en avance à la salle, et la queue commence très timidement à se former.
La salle se remplit lorsque la fumée nous envahit, drapant immédiatement le show de Sugar Horse dans une brume épaisse qui durera tout le concert. Au centre, Ashley Tubb (guitare/chant) reste proche de son pied de micro et actionne différentes pédales tout en plaçant divers cris dans une rythmique torturée qui s’embrase aussi régulièrement qu’elle ne s’apaise, confrontant un Doom/Post-Metal abrasif à des touches de Shoegaze planantes. Les lumières sont tout aussi chaotiques que les riffs du groupe, nous faisant parfois apercevoir une silhouette ou un bout d’instrument provoquant une dissonance intrusive qui s’ajoute au tableau chaotique. Au bout d’une vingtaine de minutes, le vocaliste nous remerciera, puis lâchera “This is our last song…” avant de nous rassurer immédiatement avec un “but it’s super long!”. N’étant pas familier avec le quartet de Bristol, je découvre leurs envolées aussi mélodieuses et pesantes que lancinantes et obsédantes, mais je peux vous assurer que le groupe a rencontré un franc succès, à en juger par les applaudissements.
Changement de plateau pour l’arrivée de LLNN, qui termine rapidement ses balances avant de laisser son frontman, Victor Kaas (guitare/chant) s’avancer seul pour se saisir de son micro et hurler comme un possédé devant une fosse beaucoup plus compacte. Rasmus G. Sejersen (batterie) prend place à l’arrière de la scène, pendant que Ketil G. Sejersen (claviers) et Rasmus Furbo (basse) prennent place avec leurs instruments, et le deuxième coup d’envoi est donné par le claviériste, laissant Victor récupérer sa guitare avant de se mettre à maltraiter ses cordes en s’époumonant. L’ambiance apocalyptique du groupe prend alors vie sous nos yeux pendant que les musiciens headbanguent en rythme avec leurs riffs chaotiques et saccadés, suivis d’un “thank you Paris, show us what you got!” de la part du vocaliste, intimant aux plus excités à se rentrer dedans de manière tout aussi désordonnée. Bien que son micro ne subisse quelques légers soucis, le vocaliste ne se démontera pas, et viendra vociférer sur la barrière, puis porté par un public totalement acquis pendant que ses camarades se démènent sur scène avant de venir retrouver sa position. Des lumières changeantes accompagnent l’apocalypse musicale qui se déroule sous nos yeux, entrecoupée par le claviériste qui délivre quelques effets entre les titres et par quelques mouvements de foule ou d’acclamations lorsque les membres s’avancent, mais le set – principalement composé de titres du dernier album, Unmaker – va malheureusement toucher à sa fin, nous laissant donc après onze morceaux monstrueux applaudir les musiciens comme il se doit.
Setlist : The Horror – Imperial – Despots – Desecrator – Scion – Parallels – Interloper – Vakuum – Monolith – Division – Obsidian
La soirée a amplement tenu ses promesses. Peu après le show, tout le monde, musiciens comme spectateurs, se rend au stand de merchandising afin d’échanger ou d’acheter de quoi soutenir les groupes. Si le show enfumé de Sugar Horse était pour moi une découverte positive, la prestation sauvage de LLNN a confirmé que le groupe est un véritable mastodonte. La salle se vide peu à peu, et le silence se fait sur le Glazart.
Merci au Post In Paris pour l’organisation de la date, ainsi qu’à Victor Kaas pour l’accréditation photo.