Review 2076 : Spectral Voice – Sparagmos

Spectral Voice revient nous hanter.

Créé en 2012 aux Etats-Unis, le groupe mené par E. Wendler (batterie/chant, Black Curse, ex-Nekrofilth), P. Riedl (guitare, Blood Incantation, Leech, Chthonic Deity), M. Kolontyrsky (guitare, Blood Incantation, Black Curse, ex-Nekrofilth) et J. Barrett (basse, Blood Incantation) dévoile en 2024 son deuxième album, Sparagmos, chez Dark Descent Records.

L’oppression débute dès les premières notes inquiétantes de Be Cadaver, le premier titre, qui apparaissent avec un son brumeux et nous entraînent dans la dissonance lancinante avant l’arrivée des premiers cris caverneux. La rythmique s’enflamme naturellement tout en restant ancrée dans sa noirceur et son mix Old School brut, autorisant quelques hurlements plus viscéraux à émerger de la vague de crasse avant que les leads planants ne refassent surface pour proposer une touche de quiétude en compagnie des choeurs. Le son s’éteint mais explose à nouveau avec Red Feasts Condensed Into One, qui démarre par un véritable mur de blast avant de redevenir plus lent mais tout aussi étouffant et mystérieux, intégrant des éléments occultes à sa violence, comme ce son obsédant en plein milieu du titre. Le groupe révèle toute sa puissance dans les moments apathiques écrasants, mais s’autorise toujours à accélérer avant de s’effacer peu à peu, laissant Sinew Censer reprendre le flambeau avec un son contrasté entre la double pédale énergique et les touches flottantes pour finalement revenir à ce brouillard hermétique et nébuleux dans lequel il nous enveloppe. La rage n’est jamais loin, tout comme sur Death’s Knell Rings in Eternity, le dernier morceau, qui nous laisse progresser dans cette cave angoissante en compagnie des musiciens qui tissent leur voile d’obscurité sans oublier ces hurlements terrifiants qui se font de plus en plus important dans ce paysage hanté par les leads criards qui nous laissera finalement nous échapper de sa toile pour retrouver la douceur.

Le premier album de Spectral Voice m’avait abasourdi à sa sortie, et celui-ci a eu le même effet. Sparagmos est un tel concentré de noirceur et d’oppression qu’il doit être écouté plus d’une fois pour en saisir toutes les nuances, mais je vous assure que vous ne perdrez pas votre temps.

95/100

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