Après le silence vient Inquisition.
Depuis ses débuts en 1988 sous le nom de Guillotina, le groupe colombien a évolué. Du Thrash au Black Metal, le duo mené par Dagon (guitare/chant) et Incubus (batterie) annonce en 2024 la sortie de Veneration of Medieval Mysticism and Cosmological Violence, son neuvième album, chez Agonia Records.
Inquisition est connu pour son unicité au sein de la scène Black Metal, élément qui lui vaut d’être adoré ou détesté. Pour ma part, je retrouve avec plaisir le chant singulier de Dagon, qui clame plus qu’il ne crie sa dévotion au Malin à travers ces treize nouveaux titres relativement courts, mais qui conservent la touche du duo. Le mix reste résolument Old School et très brut, rendant la base de blast très rugueuse et agressive, comparée aux leads occultes et lancinants qui hantent la noirceur abyssale, comme on le remarque dès Witchcraft Within a Gothic Tomb, le premier morceau, inscrivant immédiatement l’album dans les sonorités pesantes. Bien que chaque titre ait été créé en hommage aux forces obscures, on notera quelques sonorités mystérieuses du côté des guitares sur Force of Death Is the Force of Life, ou une mélancolie particulièrement marquée sur Memories Within an Empty Castle in Ruins et ses harmoniques aériennes qui se couplent à une base plus lente. J’ai également remarqué cette lenteur entêtante sur Primordial Philosophy and Pure Spirit, une composition particulièrement mélodieuse, ainsi que sur Pathway of Light Is a Pathway to Fire, un interlude apaisant qui tranche avec le flot de riffs sombres que les musiciens déploient. Light of My Dark Essence sonne également comme une complainte, mais le groupe reviendra rapidement à la fureur avant que l’album ne prenne fin sur la majestueuse Veneration of Medieval Mysticism and Cosmological Violence, suivie de Lord of Absolute Darkness and Infinite Light, une outro aux racines Dungeon Synth du plus bel effet.
Pour être honnête, la première écoute ne m’avait pas convaincue. Mais dès la deuxième, Inquisition m’a de nouveau captivé avec ses riffs sombres et sa touche mystique, faisant résonner harmoniques et paroles occultes comme jamais. Veneration of Medieval Mysticism and Cosmological Violence s’inscrit comme le digne successeur de cette sombre lignée.
90/100
