Les amateurs de Metal Symphonique sont plus qu’impatients pour le grand retour de Therion, formation suédoise légendaire, qui avait délaissé la capitale depuis six ans. Pour l’occasion, c’est avec Satra, groupe Finlandais formé il y a quelques années à peine, que les géants se rendent à La Machine du Moulin Rouge, pour une performance sous la houlette de notre roi lézard préféré, Garmonbozia Inc., et bien que le show ne soit pas complet, la salle se remplit plutôt bien !
Les lumières s’éteignent un peu en avance, et ce sont les quatre membres de Satra qui entrent timidement sur scène. Petteri Rotman (basse), Niko Valjus (guitare) et Jani Myllymäki (batterie) prennent leurs positions et débutent leurs premiers riffs, accompagnés par la voix de Pilvi Tahkola (chant), qui tente tant bien que mal de motiver un public aussi statique que les musiciens. Le son, d’abord assez plat, va s’améliorer au cours du set, ponctué des quelques interventions de la chanteuse, qui nous présente les morceaux en souriant. Elle nous apprendra également qu’ils ont sorti “our debut album 2 days ago”, puis nous proposera de continuer le show, laissant ses camarades faire sonner leurs instruments dans un registre Symphonique qui semble plaire à une partie de la fosse, pendant qu’elle s’acharne à nous haranguer. Quelques leads typés Heavy tranchants et des chœurs hurlés donneront aux derniers titres un semblant d’agressivité supplémentaire, mais le temps de jeu des finlandais touche à sa fin après environ une demie-heure, et le groupe récoltera quelques applaudissements avant de remballer son matériel.
Setlist: From the night – Sand of time – Travellers – Stars – Secret place – Shadow engine – Scarecrow – Golden city
C’est avec la même avance que le show de Therion débute, mené par un groupe en pleine forme mené par les leads motivants de Christofer Johnsson (guitare), qui ne manque pas de poser devant les premiers rangs. Les lumières sont relativement clémentes, laissant Thomas Vikström, Lori Lewis et Rosalía Sairem (chant) apparaître un par un avant de se relayer, jouant avec Christian Vidal (guitare) et Christopher Davidsson (basse/chant) sur les côtés ou rejoindre Sami Karppinen (batterie) à l’arrière de la scène. Avec Therion, il y a toujours du mouvement, et les mines ravies se comptent par dizaines, autant dans cette fosse compacte que dans le camp des musiciens, visiblement très heureux d’être de retour à Paris. Ils nous le feront d’ailleurs savoir avant d’enchaîner les morceaux, qu’ils soient épiques et intenses, ou plus légers comme les deux reprises opératiques en français issus de l’album Les Fleurs du Mal, qui seront interprétées à la perfection. Les voix se mélangent et se répondent pendant que les musiciens se rejoignent, jouent face à face ou avec des spectateurs très réactifs, en nous faisant traverser les âges grâce à leurs nombreuses ambiances, allant d’un Metal Symphonique majestueux à des influences Doom plus sombres, mais c’est surtout avec des morceaux issus de la trilogie Leviathan, que le groupe vient d’achever, que les musiciens nous émerveillent, sans manquer de nous remercier entre les morceaux tous aussi fédérateurs. L’opéra continue de plus belle, et nous aurons droit à l’issue de ces deux heures de show à un petit extrait du fameux titre Les Sucettes, comblant le changement de guitare de Christofer, dont la sangle a subitement faibli, avant que le groupe ne referme son show avec la sublime To Mega Therion, suivie d’applaudissements plus que mérités suite à leur performance dantesque.
Setlist: The Blood of Kingu – Ruler of Tamag – Birth of Venus Illegitima – Tuonela – Twilight of the Gods – Mon amour, mon ami (Marie Laforêt cover) – La Maritza (Sylvie Vartan cover) – Leviathan – Asgård – Morning Star – Black Diamonds – Ginnungagap – Litany of the Fallen – The Siren of the Woods – Aeon of Maat – Lemuria – Sitra Ahra – Quetzalcoatl – Eye of Algol – Son of the Staves of Time
Rappel : The Rise of Sodom and Gomorrah – To Mega Therion
Créé il y a plus de trente-cinq ans, Therion est passé au statut de véritable référence du Metal Symphonique, et le groupe se plaît à nous le prouver à chacun de ses concerts. Celui du soir à la Machine du Moulin Rouge ne fait pas exception, puisque c’est pendant deux heures que le groupe nous a régalés, alternant titres récents et morceaux plus anciens qui ont aidé à bâtir leur légende. Bravo également à Satra pour leur premier concert sur cette tournée, et merci à Garmonbozia Inc. pour m’avoir permis d’immortaliser le moment !