Un mail hasardeux, une réponse de Julien Oliba (MathPromo), et me voilà quelques semaines plus tard à la release party d’Ina-Ich à Petit Bain, une des salles parisiennes que j’adore.
Ina-Ich, c’est un groupe que j’ai adoré il y a près de quinze ans, mais que j’ai (honteusement) mis de côté pour des scènes plus extrêmes, et auquel je suis finalement revenu pour la sortie de leur nouvel album, Une Voix. Le duo sera accompagné de Patterns, un ensemble de musiciens franciliens, ainsi que de Faustine Do, un ovni musical.
On commence donc avec l’arrivée progressive de l’ensemble Patterns, qui nous arrivent tout droit du Conservatoire de Noisiel, le département voisin, avec des percussions millimétrées qui vont intriguer une assemblée peu fournie mais attentive. Les musiciens changent ensuite de sens, laissant deux d’entre eux nous tourner le dos pour utiliser leurs claviers pendant que les autres tiennent une rythmique entraînante, mais leur set est relativement court, et le sextet saluera déjà son public après un ce morceau.
Je ne m’attendais pas à un tel changement d’ambiance. La scène est totalement dégagée, mais Faustine Do est déjà présente sur le côté, sous sa capuche. A l’heure dite, les lumières s’éteignent et elle est comme possédée, arpentant d’abord la fosse en parlant, puis elle monte sur scène, où elle joue avec les lumières en récitant, pardon en vivant ses textes, et en nous guidant à travers son canevas d’émotions sombres. Pas de pause ni de temps mort, à peine quelques applaudissement, et le fantôme encapuchonné reprend son discours poignant et personnel, avec des intonations presque surnaturelles, sur la bande-son assez minimaliste. Des remerciements, adressés à l’équipe technique et aux autres formations, un dernier texte, et Faustine quitte la scène comme elle est venue.
La soirée continue donc avec Ina-Ich, avec un réaménagement de scène rapide qui permet aux deux musiciens de nous faire face tout en instaurant un climat très convivial, presque intimiste. Kim-Thuy (chant/claviers) et Aurélien (batterie) vont nous faire découvrir Une Voix titre par titre avec une justesse et une sincérité fédératrice qui va conquérir en un instant l’intégralité de la fosse, malheureusement trop peu nombreuse. Mais qu’importe pour les musiciens, qui vont se donner à 100% pour nous interpréter ces nouveaux morceaux, certains que l’on connaît déjà depuis quelques temps comme ZOMBii qui prouvera sans mal qu’il est l’un littéralement taillé pour la scène. Entre deux titres, Thuy prend bien évidemment le temps de nous remercier, et parfois même de présenter la composition suivante, en nous expliquant son histoire, parfois même avec une touche d’ironie, avant que le son ne reprenne possession du bateau sous des jeux de lumières travaillés. On notera la maîtrise des deux musiciens, et surtout de la vocaliste, qui n’hésite pas à travailler sur l’un de ses claviers, puis l’autre ou parfois même les deux en même temps, avant de revenir à son chant si reconnaissable. “Ce qui est bien avec les release party, c’est que vous ne savez pas quand on se plante” déclare la chanteuse en riant, signant par la même occasion l’entrée dans la dernière partie du set, composée de l’intense Libre comme l’eau dans un verre issue du premier album, et de Sale crapaud, où elle demandera aux enfants du conservatoire de la rejoindre pour cette dernière interprétation.
Setlist : Serpent – À Temps – ZOMBii – CROP – Stabat Mater – Mon Étoile – Tous Tes Mots Doux – Jusque-Là – Connard – Infini Présent
Rappel : Libre comme l’eau dans un verre – Sale crapaud
Le rendez-vous est fixé au stand de merchandising, ou le temps est maintenant à l’échange, dans sa forme la plus simple. Merci à Ina-Ich pour ces années de musique et cette soirée haute en couleurs, merci à Julien Oliba pour l’accréditation, et à très vite pour de nouvelles aventures.
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