Review 2147 : Ingested – The Tide of Death and Fractured Dreams

Pas de temps à perdre chez Ingested.

Signé depuis peu chez Metal Blade Records, chez qui ils ont sorti leur dernière production, Jay Evans (chant), Sean Hynes (guitare/choeurs, ex-Annotations of an Autopsy) et Lyn Jeffs (batterie, ex-Annotations of an Autopsy) annoncent en 2024 la sortie de The Tide of Death and Fractured Dreams, leur huitième album.

Le groupe attaque très fort dès Paragon of Purity, le premier morceau, en proposant une moshpart dévastatrice rapidement couplée à des vociférations surpuissantes. Quelques harmoniques apportent parfois un côté plus inquiétant et créent un contraste avec les différents breaks et accélérations taillés pour la scène, comme ce final écrasant qui laisse finalement Endless Machine reprendre les commandes du massacre avec ses propres riffs pachydermiques et accrocheurs qui s’enchaînent sans discontinuer. Les fans les plus assidus du groupe remarqueront aussi les progrès du vocaliste ainsi qu’un solo beaucoup plus doux tout comme sur l’introduction de Where No Light Shines où la guitare nous offre un court moment de latence avant que la rythmique ne nous broie à nouveau tout en apportant parfois une touche de mélancolie ambiante. Josh Middleton (Sylosis, ex-Architects) rejoint le trio sur Expect to Fail, créant un duo vocal brut et complémentaire bien qu’assez mélodieux vers le centre du titre, mais les patterns saccadés reprendront le dessus pour nous mener à Starve the Fire où des harmoniques entêtantes rejoignent la rythmique agressive, ainsi que quelques choeurs clairs. Le morceau est partagé entre touches aériennes et riffs explosifs, mais il laissera place à la véritable douceur sur les premiers instants de Numinous, une composition instrumentale qui nous mettra du baume au coeur avant de laisser les musiciens revenir à la violence tout en laissant la guitare lead au premier plan, puis c’est avec Mark Hunter (Chimaira) que le groupe nous assommer sur In Nothingness, le titre suivant. Le chant clair rappelle aisément le Nu Metal des années 90 aux Etats-Unis, mais c’est bien avec des salves groovy que nos nuques vont remuer tout comme sur Pantheon et son accélération soudaine qui ne manquera pas d’embraser les foules en un rien de temps grâce à un rythme efficace. Retour du blast et de la violence pure avec Kingdoms of Sand où le groupe revient à ses premières influences pour nous rouler dessus en bonne et due forme avec un blast terrifiant, mais l’album touche déjà à sa fin, et les musiciens nous hypnotisent avec l’introduction apaisante d’A Path Once Lost où le guitariste va nous surprendre par sa maîtrise de la voix claire, mais sans oublier la bestialité dont le vocaliste est capable par la suite.

Il y a quinze ans, Ingested était un jeune groupe qui frappait déjà très fort. Aujourd’hui, Ingested est devenu un véritable monstre, qui maîtrise bien évidemment la brutalité la plus sauvage, mais qui n’hésite pas à expérimenter sur The Tide of Death and Fractured Dreams. Leur avenir les attend à bras ouverts.

95/100

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