Review 2162 : Benighted – Ekbom

Préparez-vous pour le grand retour de Benighted.

Reconnu parmi ses pairs comme l’incarnation de la violence à la française, le groupe mené par Julien Truchan (chant, Néfastes), Emmanuel Dalle (guitare), Pierre Arnoux (basse) et Kevin Paradis (batterie, Aronious, Mithridatic, ex-Mithridatic, ex-Svart Crown) dévoile en 2024 la sortie de son dixième album, Ekbom, chez Season of Mist, une fois de plus illustré par Róbert “Grindesign” Borbás (The Last of Lucy, AngelMaker, Bonecarver…).

Le groupe s’offre un petit moment d’angoisse avec Prodome, une intro mystérieuse où murmures et claviers cohabitent avant l’arrivée des frappes puis des hurlements qui met le feu aux poudres pour Scars, une première composition d’abord majestueuse puis ravageuse. Quelques touches de tapping donnent à la guitare des moments mélodieux, mais c’est bel et bien la violence qui prime sur ce morceau, qui nous autorise tout de même un moment de répit avec son break sinistre, puis c’est avec Morgue que le groupe revient à des tonalités Old School, non sans faire renaître l’ambiance malaisante avec son court sample introductif. Les vociférations sauvages en français s’adaptent parfaitement à la rythmique saccadée tout comme sur Le vice des entrailles où les harmoniques sanglantes reviennent donner une touche froide aux riffs agressifs jetés à toute allure, qui ne freinent que pour placer des moshparts accrocheuses ou ce passage inquiétant et lointain. Oliver Rae Aleron (Archspire) rejoint le combo pour propulser Nothing Left to Fear à une vitesse quasi-surhumaine en mêlant technicité et Grind brut avant de revenir à des leads déchirants sur Ekbom, le morceau éponyme, qui va sans mal déchaîner les fosses devant lesquelles le groupe se produira à l’avenir, tels les insectes décrits par la maladie. Metastasis ne sera clairement pas plus calme, laissant blast et riffs hachés encadrer des refrains lourds, puis le final complexe finira par nous laisser avec l’entraînante A Reason for Treason où la rythmique explosive ne cessera de nous surprendre en changeant presque constamment. Xavier Chevalier (Blockheads) se joint aux musiciens pour faire de Fame of the Grotesque un véritable bloc de fureur effréné où les seules parties plus lentes nous jettent au sol pour nous piétiner, puis le groupe repart à pleine vitesse sur Scapegoat, dont les deux minutes et quelques sont parfaites pour un mosh en bonne et due forme en levant parfois le poing. On revient aux sonorités sombres sur Flesh Against Flesh tout en conservant les pointes furieuses et totalement folles grâce à une guitare ultra-rapide, puis le groupe prendra le temps de nous conter une dernière histoire avec Mother Earth, Mother Whore, la dernière composition. La voix samplée nous présente le cas du jour, nous accordant par la même occasion un temps de répit bien mérité, puis les musiciens reviennent déverser toute la puissance de leurs instruments dans une rythmique fulgurante combinée à des hurlements démentiels.

La raison du succès de Benighted est évidente : c’est leur détermination et leur puissance brute qui les emporte sur les routes. Ekbom frappe en deux temps : une première écoute pour découvrir les sonorités dérangeantes et sombres, et une deuxième pour nous rouler dessus sans concession. Le groupe peut fièrement accrocher cette nouvelle réussite à son tableau.

95/100

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