Review 2168 : My Dying Bride – A Mortal Binding

My Dying Bride - Logo

La complainte de My Dying Bride n’est pas terminée.

Dans les années 90, le groupe anglais a été l’un des pionniers du Doom/Death aux tendances Gothiques. En 2024, Aaron Stainthorpe (chant), Andrew Craighan (guitare), Lena Abé (basse), Dan Mullins (batterie, Blasphemer, The Deathtrip, Thine, Written in Torment…), Shaun MacGowan (claviers/violon, Ustkara Ghost) et Neil Blanchett (guitare, Valafar) dévoilent A Mortal Binding, leur quinzième album, chez Nuclear Blast.

Her Dominion réussit l’exploit d’ouvrir l’album en nous captivant dès les premières secondes grâce à ses riffs remuants, mais le groupe va briser sa marche mélancolique avec une approche plus saccadée qui accueille les premiers hurlements. La rythmique reprend, mais elle conserve les stigmates de sa violence, et elle l’accueillera une deuxième fois, rompant à nouveau le son lancinant qui nous mène vers le final glacial, puis vers Thornwyck Hymn, où la lenteur est de mise, créant un paysage désolé pour le chant clair torturé. L’atmosphère est plus apaisante, laissant le groupe développer ses sonorités majestueuses où chaque instrument retrouve sa place, du violon perçant à la basse ronflante, nous forçant à endurer cette quiétude avant que The 2nd of Three Bells ne vienne nous hypnotiser à son tour grâce à sa mélodie douce mélodie qui finira par rencontrer la saturation imposante. On retrouve cette touche unique dans la rythmique, celle qui nous fait contempler la musique et ses harmoniques sombres et dissonantes mais fascinantes, avec toutefois un passage plus brut avant de voguer calmement vers Unthroned Creed où le son devient immédiatement plus oppressant et plus étouffé. Le vocaliste trône au centre de cet océan neurasthénique, parfois secoué par quelques soubresauts plus vifs mené par les guitares, puis c’est avec The Apocalyptist, longue composition de onze minutes, que les six anglais vont tisser leur canevas de peine à coups de leads perçants ornant une base entêtante où chant clair et grognements viennent animer de temps à autre en déversant toute son intensité. Le son va lentement disparaître avant de laisser place à A Starving Heart, où le mix fait la part belle à basse enivrante qui bourdonne pendant que les autres instruments dansent autour d’elle pour accompagner le vocaliste qui alterne entre tonalités plaintives et chant saturé brut tout en assurant un refrain plus lumineux. L’album prend fin avec Crushed Embers, la dernière composition où les guitares et le violon se relaient pour encadrer notre procession dans les ténèbres, qui sera clôturée par un chant plus que démonstratif.

Une nuit entière de larmes ne serait pas suffisante pour décrire l’intensité d’A Mortal Binding. Avec cette nouvelle complainte, My Dying Bride fait pleurer notre âme et nous traîne jusqu’aux confins de la tristesse la plus pure.

95/100

English version?

Laisser un commentaire