Review 2197 : Bloodorn – Let The Fury Rise

La création de Bloodorn est actée avec un premier album !

Mené par le guitariste français Nils Courbaron (Sirenia, T.A.N.K., live pour Asylum Pyre…), le projet compte également sur Mike Livas (chant, Silent Winter, Prydain, ex-Rhodium…), Francesco Saverio Ferraro (basse) et Michael Brush (batterie, Sirenia, Magic Kingdom) pour créer Let The Fury Rise, qui sort chez Reaper Entertainment.

On débute avec Overture, une introduction assez courte mais qui place les bases du son du groupe grâce à des guitares travaillées, mais c’est avec Fear The Coming Wave que l’album débute réellement, laissant une rythmique solide accompagner voix motivante et quelques leads tranchants. Les influences Power Metal épiques sont parfaitement exploitées par les musiciens, qui n’hésitent pas à placer quelques claviers majestueux pour renforcer leurs riffs, comme ceux plus joyeux qui apparaissent sur Under The Secret Sign, où le vocaliste se lâche également et devient largement plus directif. L’instrumentale n’est pas en reste, proposant une approche agressive et effrénée avant de rejoindre des riffs saccadés accrocheurs sur Rise Up Again, titre où l’on remarquera quelques pointes de saturation dans la voix du meneur, créant une atmosphère presque martiale. Si le final est très légèrement plus calme, Tonight We Fight! revient sans surprise dans cette agressivité évidente suggérée par son nom, offrant parfois une touche de modernité dans ses racines Old School, puis c’est avec God Won’t Come que le groupe m’a réellement surpris, adoptant presque des teintes Death Mélodique, en particulier lors des accélérations furieuses et lorsque la composition accueille cris ainsi que son invitée. Le groupe ne quittera pas sa rage avec Forging The Future (With Our Blades), offrant une nouvelle fois une approche martiale hachée mêlée à une maîtrise évidente de chaque instrument, en particulier sur les leads ravageurs, puis Let The Fury Rise s’offre quelques secondes à peine plus modérées avant de lâcher les rênes à nouveau tout en gardant le contrôle de sa charge. Quelques choeurs accompagnent le vocaliste, qui se dépassera à nouveau sur le morceau éponyme, puis les musiciens placent quelques harmoniques mystérieuses sur Six Wounded Wolves, donnant une teinte quelque peu différente à la violence. Le break apaisant nous laisse enfin reprendre notre souffle avant le final frénétique, puis c’est avec Bloodorn que le groupe continue d’alimenter ses sonorités épiques tout en offrant un panel de voix fédérateur. A ma grande surprise, c’est une reprise de Square Hammer des suédois Ghost qui viendra refermer l’album, rendant ce titre connu depuis près de huit ans déjà et que j’abhorre au demeurant… écoutable. On reconnaît bien évidemment la touche plus dansante de la version originale, mais le morceau s’adapte finalement bien !

Bien qu’ancré dans le Power Metal, Bloodorn témoigne d’influences plus modernes et agressives sur Let The Fury Rise. Les musiciens ne manquent pas de pousser leurs riffs dans leurs sonorités les plus extrêmes, créant ici un véritable hymne guerrier motivant !

80/100

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Quelques questions à Nils Courbaron, guitariste fondateur du groupe de Power Metal Bloodorn.

Bonjour Nils, et tout d’abord merci de m’accorder de ton temps ! Comment pourrais-tu présenter ton nouveau groupe Bloodorn sans utiliser le mot “Metal” ?
Nils Courbaron (guitare) : Bonjour, et merci pour cette interview. Et bien pour faire simple, je souhaitais créer quelque chose de puissant voir violent sur certains passages tout en conservant un côté catchy et mélodique.

Comment relies-tu le nom Bloodorn à ta musique sur ce projet ?
Nils : J’avais une vision très précise de ce que je voulais. Le principe était de trouver quelque chose qui respecte les codes du style sans tomber non plus dans le côté hasbeen. Je voulais un nom facile à retenir, à scander et encore une fois bourrin. Il y a tout un délire sur la violence dans les paroles. Inspiré de la torture viking de “l’aigle de sang” (blóðörn en vieux-norrois et pour l’anecdote, c’est ma femme qui a trouvé l’idée du jeu de mot avec Blood), je trouve que le nom du groupe correspond parfaitement à la musique du groupe.  

Peux-tu également me présenter le line-up du groupe Bloodorn ? Comment as-tu connu et recruté les membres ?
Nils : J’ai rencontré les gars sur la route. Michael, le batteur que je connais depuis presque 10 ans que j’ai fait rentrer dans Sirenia en 2018 faisait de la session tout comme moi. Puis Francesco, bassiste de Freedom Call que j’ai rencontré en fest avec qui je suis resté en contact sur les réseaux sociaux. Le seul que j’ai vraiment rencontré en vrai après coup c’est Mike. Je cherchais un type avec un timbre à la Beast In Black ou Judas Priest (période Tim Owens) capable d’atteindre des aigus stratosphériques mais également en mesure de faire du plus lourd comme du Pantera par exemple. Je suis donc tombé sur sa chaîne Youtube et je suis littéralement resté sur le cul. Nous avons commencé par bosser des covers ensemble à distance car le projet à débuté en plein COVID (Kiss The Goat de Ghost et Seperate Ways de Journey). J’ajouterai qu’à l’époque déjà nous avions fait mixer nos covers par HK du Vamacara Studio que j’inclus dans la team tant il a joué un rôle crucial dans ce souhait de sonner plus agressif que les autres groupes de Power. 

Let The Fury Rise, votre premier album, est sur le point de sortir chez Reaper Entertainment, comment te sens-tu ? Est-ce que tu as déjà eu des retours à son sujet ?
Nils : Je suis très excité ! Je suis tombé sur eux alors que je commençais tout juste à démarcher les labels et je suis vraiment très satisfait par leur boulot. Il s’agit d’un label tout récent mais constitué d’une équipe de mecs passionnés et expérimentés. J’ai eu des propositions d’autres labels ainsi que des refus et la plupart du temps c’est parce que le style leur paraissait trop “rentre dedans” pour un groupe qu’ils allaient essayer de vendre comme un groupe de “Power Metal”. Chez Reaper, ils ne se sont pas dégonflés et ils ont direct saisi l’esprit du projet ! Ils bossent vraiment bien. Donc je suis très excité mais plus du tout anxieux tellement leur boulot est incroyable. Je n’ai qu’une chose à ajouter, FOLLOW THE REAPER !

Comment résumerais-tu Let The Fury Rise en trois mots ?
Nils : Puissant, Catchy et nouveau.

Let The Fury Rise est donc votre premier album sur le projet Bloodorn, comment s’est déroulé son processus de création ?
Nils : J’avais quelques idées depuis un moment déjà. Mais j’étais tellement occupé que je n’avais jamais eu le temps de me poser et de composer “pour moi” en dehors de quelques sorties isolées pour mon projet solo. Là, je ne voulais pas faire “un projet solo” je voulais réaliser, mon rêve à savoir créer un groupe de Power tout en y incluant tout ce que j’ai appris à aimer au fil des années notamment dans le Metal Extrême ! La seule chose c’est que dans toutes mes précédentes formations je n’ai jamais écrit de paroles et Mike Livas fait essentiellement des covers et ne se sentait pas d’écrire des paroles à ce moment-là… Je me suis donc rapproché de Johann Cadot pour qui j’avais travaillé dans le passé pour son groupe Asylum Pyre en session studio et live. On a donc bossé comme cela à distance. J’ai également fait appel à mes amis Morten Veland, le boss de Sirenia (ex Tristania) pour les orchestrations puis Déhà de Dropdead Chaos pour quelques arrangements et backing vocals. Encore une fois tout à distance et c’est HK qui s’est chargé de mixer tout ça et nous sommes plus que contents du résultat final ! 

Le premier morceau que nous avons pu découvrir est Under The Secret Sign, pourquoi avoir choisi ce morceau pour présenter l’album ?
Nils : Et bien il s’agit du morceau parfait pour présenter le groupe. Je ne sais pas si je dirais le plus représentatif du groupe mais il a tout de l’essence du groupe. C’est rapide, bourrin sur certains passages, ça bastonne tout le long et chaque musicien est mis en avant dans le morceau ! C’est aussi mélodique et catchy donc nous étions unanime quant au choix de ce premier morceau ! 

J’ai également remarqué une plus grande diversité vocale, y compris une voix féminine sur God Won’t Come. Peux-tu me dire comment ce morceau a été créé ?
Nils : Et bien tout comme les autres, c’est juste que pour celui ci, les riffs étaient très “Black Dahliesque”. J’adore The Black Dahlia Murder et du coup je voulais voir ce que donnerait un style comme celui-ci avec une voix Heavy. Le choix des guests s’est fait en même temps pour le coup. Je voulais vraiment faire un package pour ce morceau. C’est le morceau le plus intense de l’album, le plus complexe d’un point de vue harmonique, structure et le plus rapide. Pour le coup c’est pas le seul avec un “breakdown” mais c’est le plus badass de l’album je pense. 

Le dernier titre de l’album est Square Hammer, une reprise du groupe suédois Ghost, pourquoi ce choix ?
Nils : Pour être honnête j’ai déjà repris ce morceau avec mon amie Alessia de Era (ex Temperance). J’ai fait Kiss The Goat avec Mike… La réponse est simple, je suis un grand fan de ce groupe. J’ai choisi de retravailler un peu mon ancienne version pour l’adapter à Mike et à Bloodorn car j’ai regretté que l’ancienne passe un peu inaperçue manque de promo etc…

Je sais que c’est une question difficile, mais est-ce que tu as un morceau préféré sur cet album ? Ou celui qui t’a semblé le plus naturel à composer ?
Nils : C’est pas évident, la comme ça je dirais Let The Fury Rise . Un peu comme Under The Secret Sign ce morceau définit parfaitement l’esprit du groupe. Il a cependant un côté peut être un peu plus prog et Mike est étincellent tout du long. Même si c’est le même tempo, je pense qu’en plus en live il sera vraiment parfait pour le headbang et se marrer sur scène avec les gars (sauf peut être Mike qui risque de ne pas avoir assez de souffle pour chanter et se marrer haha). 

L’artwork est une création de l’illustrateur Rusalkadesign, quelles ont été tes exigences pour Let The Fury Rise ?
Nils : J’ai déjà bossé avec lui à l’époque de T.A.N.K (Think Of A New Kind). Son travail est incroyable, il bosse vite et à chaque fois c’est dans le mille ! En gros, je lui ai dis ce que j’ai dis plus haut à la question 1 et 2. J’ai juste ajouté que je voulais un monstre car tout en voulant proposer quelque chose de plus moderne, nous sommes tous fans de Maiden et nous voulions notre “Eddie”. D’un point de vue marketing, avoir une mascotte c’est quand même vachement cool pour le merch et le visuel scénique. Je lui ai donné quelques anecdotes notamment historiques car je suis un passionné d’histoire et Rusalka a crée ce magnifique artwork. J’adore le dos du CD avec les cotes, c’est bien dégueu !

Let The Fury Rise sort donc sur le label Reaper Entertainment, comment s’est passée la prise de contact et la collaboration avec le label ?
Nils : Oups, je pense avoir répondu déjà à la question 4. Pour anecdote, au début j’avais pas de réponse alors qu’avec tous les autres labels j’avais au moins oui ou merde. Du coup, vexé, j’ai envoyé un message sur insta haha. Figures toi qu’ils y ont répondu et on s’est rendu compte que mes mails étaient dans leurs spams… 

Tu officies déjà dans d’autres projets, mais comment réussis-tu à différencier chaque identité musicale ? Quels sont tes influences, et quels sont selon toi les groupes immanquables de la scène aujourd’hui ?
Nils : La différenciation est plutôt simple à vrai dire. J’arrive parfaitement à gérer plusieurs projets. C’est du travail de l’organisation mais mes autres groupes sont cool, que ce soit Sirenia ou Dropdead Chaos, c’est la famille et on se supporte les uns et les autres. Ils savent tous que ce projet est hyper important pour moi. D’un point de vue compos, c’est encore plus simple, Dropdead Chaos on y participe tous donc c’est un travail d’équipe et dans Sirenia je n’ai que les solos à composer. Bloodorn c’est mon bébé et je peux m’exprimer librement sans limite et de la manière dont je le souhaite. Maintenant plus qu’a espérer que ça marche haha. Mes influences sont larges. Je suis un taré de Iron Maiden et de Children Of Bodom, Helloween, Gamma Ray, Rhapsody et Beast In Black mais je suis aussi fan de Fleshgod Apocalypse, The Black Dahlia Murder, Necrophagist ainsi que de Madonna, Murray Head et Abba (tu le vois arriver Jean Michel DJ tour bus la haha). En ce qui concerne les groupes immanquables, le truc c’est que le marché est saturé et il y a plein de trucs bien mais je dirais, Beast In Black, Powerwolf, Fleshgod Apocalypse, j’ai hâte de voir le nouveau The Black Dahlia Murder malgré le fait que Trevor nous manque. Dynazty, ce groupe c’est un truc de ouf aussi ! Ad Infinitum, Melissa est LA star du circuit !

As-tu des plans pour la suite de Bloodorn ? Que ce soit à court ou plus long terme.
Nils : On bosse sur la sortie de l’album en étroite collaboration avec Reaper qui fait un travail exceptionnel ! Je répond à la question d’après mais il est évidemment question de partir sur les routes. Puis dès que je serais prêt je compose la suite car nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin ! Les retours sont pour le moment plus que cool ! 

Penses-tu que Bloodorn va monter sur scène prochainement ? Si oui, comment vous préparez-vous pour cette épreuve ?
Nils : Donc, oui c’est même l’objectif principal ! Le premier était de signer le groupe pour pouvoir promouvoir cet album correctement. Pour la mise en place, nous sommes tous musiciens professionnels et nous sommes éparpillés en Europe, les répètes hebdomadaires ne seront évidemment pas possible puis à vrai dire tant mieux car c’est relou haha. Nan, plus sérieusement, de par notre situation géographique et nos emplois du temps, nous visons tournées et festivals. Tu te doutes bien que compte tenu de la complexité des chansons, nous devons tout de même répéter. Nous nous retrouverons à un endroit, genre Paris, Florence ou Athènes et nous répéterons comme des tarés quelques jours avant de prendre la route. Une résidence quoi avec l’ingé son et l’ingé light pour mettre en place un show digne de cet album !  

Est-ce qu’il y a des musiciens ou artistes avec lesquels tu souhaiterais collaborer dans le futur ?
Nils : Oui il y en a un paquet ! Déjà je regrette de pas avoir ma Emma de Sirenia sur l’album, c’est une chanteuse tellement incroyable, puis il y a aussi Chiara de Moonlight Haze et Avantasia qui est littéralement envoûtante ! Je suis fan de flamenco, j’en fais un peu aussi et j’ai découvert en les rencontrant dans la ligne d’attente avant de monter dans un avion pour les îles Féroé Opal Ocean ! J’adorerai avoir un interlude avec eux par exemple. Puis j’aimerais bien des orchestrations bien badass de Francesco Ferrini de Fleshgod Apocalypse.

Penses-tu t’être amélioré en tant que musicien avec cet album ?
Nils : Carrément ! C’est album est techniquement parlant une torture haha. Mais du coup c’est un vrai challenge et je suis fier du résultat. Je dois avouer que je validerais ma progression une fois le premier concert passé mais oui écrire 10 chansons comme ça ça fait progresser. 

Avec quels groupes rêves-tu de de jouer ? Je te laisse imaginer une date pour la sortie de Let The Fury Rise avec Bloodorn en ouverture, et trois autres groupes.
Nils : Je pense qu’un plateau Dragonforce, Beast In Black & Bloodorn ferait un carton. Alors j’en profite pour ajouter que j’aime bien Dragonforce mais je ne m’en suis pourtant pas plus inspiré que ça. Je sais qu’on dit qu’ils font du “Extreme Power Metal” mais pour le coup je trouve que Bloodorn est un plus dans l’Extrême. Après oui il y a des points communs c’est indéniable mais bref c’était pas la question. Donc oui ce plateau serait une grosse branlée je pense !  

C’était ma dernière question, je te remercie pour ta disponibilité, et je te laisse les mots de la fin !
Nils : Et bien merci pour cette interview, les questions étaient très intéressantes, n’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux et à partager notre travail. Hâte de vous blaster la tronche sur scène dès que possible ! <3

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