Review 2208 : Necrophagia – Moribundis Grim

Necrophagia nous présente son chant du cygne.

Pionnier du Death Metal aux Etats-Unis, le groupe vit une première fois de 1983 à 1987, puis s’arrête une dizaine d’années avant de revenir sur le devant de la scène en 1998, et d’alimenter sa réputation. Mais en 2018, l’élan est stoppé net après sept albums par le décès de Killjoy Desade, créateur et vocaliste de la formation.

Shawn Slusarek (batterie), Jake Arnette (basse, Black Crown) et Serge Streltsov (guitare), les trois membres restants font alors appel à Titta Tani (batterie, Claudio Simonetti’s Goblin, ex-DGM), Mirai Kawashima (claviers, SIGH), Dee Commisso (claviers) et John McEntee (chant, Incantation, Beast of Revelation, ex-Mortician) pour compléter les morceaux laissés par feu Killjoy pour compléter Moribundis Grim, leur huitième album.

L’album débute par The House by the Cemetery, dont le sample vocal va immédiatement recréer toute l’ambiance horrifique du groupe avant de laisser riffs et claviers se mêler pour créer un son lugubre au possible. Une fois l’introduction passée, c’est sur Moribundis Grim, le titre éponyme, que le groupe assène ses riffs groovy doublés d’une voix malsaine et d’effets terrifiants qui contribuent à cette atmosphère malsaine sauce Death/Doom avant de faire place à Bleeding Torment, qui prend le relai avec un mix nettement plus brumeux. Le son est en fait celui de la démo du morceau enregistré en 2017, mais on parvient tout de même à apprécier la puissance de la rythmique massive et sombre qui sévit pendant que le vocaliste rugit, laissant finalement quelques harmoniques torturées alimenter le chaos avant que Mental Decay ne nous hypnotise. Bien que le mix soit similaire au morceau précédent, la basse y est nettement plus impactante, laissant l’accélération mettre le feu aux poudres et décupler la violence, mais la marche reprend jusqu’à Halloween 3, reprise de Samhain qui permet dans un premier temps de nous autoriser à respirer avant que la rythmique grasse ne refasse surface, toujours ancrée dans ces tonalités glauques aux guitares étranges mais captivantes. L’album se poursuit avec The Wicked, captation live de 2017 de l’une des dernières sorties du groupe qui parvient malgré le son sur-saturé (en partie dû à la batterie) de retranscrire le tumulte qui devait régner lors des performances de la formation. On continue avec Scarecrows, où quelques mots samplés nous ouvrent la porte de cette nouvelle portion d’angoisse instrumentale lourde dominée par les claviers, puis des cris de terreur viennent y mettre fin, laissant Sundown refermer l’album avec quelques sonorités anxiogènes.

Avec cet ultime album, Necrophagia dit définitivement au revoir à son créateur. Moribundis Grim nous livre les dernières parcelles de créativité horrifiques d’un homme qui avait sa propre vision du Death Metal. Merci, et au revoir Mr Killjoy.

80/100

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