Review 2215 : Sorcerer – Devotion

Sorcerer passe un cap.

Après deux EPs et un split avec Pencey Sloe, le groupe parisien composé de Dominique (chant), Guillaume (guitare), Timothée (guitare), Goulven (basse) et Morgan (batterie) signe son premier album, Devotion, en collaboration avec les labels Frozen Records et Delivrance Records.

Jacob Valentine, Hadrien Besson et Diane Pellotieri (Pencey Sloe) sont également crédités au chant additionnel.

L’album s’ouvre sur Badlands, qui place d’abord un long sample assez lugubre avant de laisser le groupe déployer ses riffs métalliques sur des patterns Hardcore groovy doublés de cris vindicatifs. Quelques harmoniques plus aériennes viennent tempérer la rage, mais il est évident que la rythmique ne demande qu’à exploser pour vous laisser placer vos meilleurs two-steps, tout comme sur The Eternal Grief qui s’enflamme dès ses premiers instants de vie. Les moshparts s’enchaînent naturellement sous les vociférations, mais les musiciens s’autorisent également un break légèrement plus doux avant de revenir dans la lourdeur menant à Devotion, composition éponyme très saccadée qui promet également de beaux mouvements de foule tout en développant une espèce de chaos contrasté entre calme et énergie brute. Le final va nous autoriser un moment de flottement avant qu’In the Arms of Mortality ne dévoile une touche de mystère avant de nous assommer dans son voile étouffant, puis de nous molester avec ses riffs vifs, accueillant avant le solo une apparition bien plus belliqueuse. Fortress prend la suite avec une douce introduction, mais qui laisse vite place à l’habituelle fureur des musiciens, traduite par des palm-mutes pesants mais également quelques choeurs et une voix plus sauvage, puis le son disparaît lentement avant de revenir sur A Kindness, une instrumentale assez courte qui permet de temporiser tout en gardant une ambiance assez tendue. La fin du morceau sature, puis The Bell Jar marque la reprise des hostilités brisée d’une accalmie aérienne, puis le groupe se déchaîne à nouveau avant de nous offrir un instant d’angoisse sur Someone Else’s Skin, une longue composition à deux vitesses : d’abord agressive, puis finalement très planante et entêtante, mettant fin à l’album.

Bien que très peu amateur de Hardcore, je trouve Devotion assez diversifié. La touche de Sorcerer réside dans cette capacité à placer des éléments très aériens entre deux moshparts efficaces, créant un contraste intéressant à explorer.

80/100

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